Pour les avocats des gardiens de Forest, les preuves contre leurs clients manquent
Dans le procès des 22 agents pénitentiaires de la prison de Forest qui doivent répondre de traitements inhumains et dégradants commis à l’égard de détenus en 2014 et 2015, les plaidoiries des avocats de la défense ont commencé jeudi. Les peines les plus lourdes qui ont été requises, de 5 ans, visent 4 agents pénitentiaires. Deux autres encourent une peine de 4 ans. La directrice de l’établissement risque une peine d’un an d’emprisonnement.
Pour D. S., poursuivi pour une abstention coupable à l’encontre d’un détenu atteint de troubles psychiques, hospitalisé deux jours après un incident, son avocat Jean-Edmond Mairiaux a défendu que son client était dans l’impossibilité d’évaluer son état de santé et que la passivité qui pouvait lui être reprochée n’était pas punissable par la loi.
“Vu ce qu’on demande à mon client de faire dans le cadre de son métier et vu son absence de connaissances suffisamment poussées sur le plan médical, il lui était impossible d’avoir connaissance d’un péril grave, ce que la loi demande comme élément constitutif“, explique Me Mairiaux.
“Si jamais le tribunal estimait qu’il avait connaissance de ce péril grave, ce n’est pas un refus de porter secours, mais au maximum un défaut de prévoyance ou une omission de s’informer, ce que la loi ne sanctionne pas“.
Dans cette même affaire, l’avocat Hamid El Abouti défendait Marc N., le gardien qui a demandé au détenu de raccrocher le téléphone, événement déclencheur de l’incident. Il a plaidé l’acquittement en soulignant que son client déclare n’avoir eu aucun contact physique avec la victime : “Il ressort de tous les témoignages de ses collègues, qu’il est entré en dernier dans la cellule. Quand il y a un incident et qu’il y a ensuite une intervention, celui impliqué dans l’incident ne peut entrer qu’en dernier dans la cellule pour éviter qu’il y ait une confrontation“.
Belga