8.000 citoyens ont participé à l’enquête publique sur le plan Good Move
Pendant quatre mois, la Région bruxelloise via Bruxelles Mobilité a rencontré les citoyens afin de leur présenter le plan de mobilité Good Move. Un programme sans précédent qui partait aussi d’un travail de participation avec les habitants de la Région bruxelloise.
Pendant deux ans, le plan de mobilité Good Move a été élaboré avec les spécialistes de la mobilité. Le plan proposé à l’enquête publique pendant quatre mois vise une réduction de 24% du trafic automobile, une augmentation de 11% des trajets en transports en commun et une multiplication par 4 des déplacements à vélo. Pour cela, le gouvernement bruxellois souhaite une généralisation de la zone 30 afin de décourager le trafic de transit. Elle veut également réaménager 8 axes principaux pour favoriser la mobilité des piétons.
►Feu vert à Good Move, le plan de mobilité pour les dix prochaines années à Bruxelles
L’enquête publique est à peine terminée et il faudra quelques jours pour éplucher les avis des communes et des différentes associations liées à la mobilité et à l’aménagement du territoire. Cependant, Bruxelles Mobilité a déjà comptabilisé près de 8.000 réactions de citoyens. Elle constate que les citoyens sont globalement d’accord avec les propositions de Good Move, même si certaines craintes ont été émises par rapport aux conditions de réussite et à la mise en œuvre effective des actions.
71 % des participants sont favorables à vivre dans des quartiers plus arborés, calmes et sécurisés, avec davantage de place pour les activités du voisinage, même si cela implique moins de places réservées au stationnement en voirie. Pour rappel, le plan prévoit la suppression de 65.000 places en voiries. 74 % sont d’accord avec le fait d’évoluer dans des quartiers apaisés, où roulent moins de voitures, et à une vitesse compatible avec la vie locale soit 30km/h. 76 % sont favorables avec le fait de réduire le trafic de transit dans les quartiers d’habitation grâce à un plan de circulation et des aménagements en voirie (sens unique etc…). 79 % sont d’accord de moins utiliser leur voiture personnelle en privilégiant la marche ou en profitant de l’offre multimodale pour se déplacer en ville.
75 % sont favorables au fait de combiner plusieurs modes de déplacement pour gagner du temps sur un trajet aux heures de pointe et 81 % seraient prêts à essayer l’offre de mobilité multimodale si leur employeur leur proposait de la tester gratuitement.
Et les communes?
Si ces premières remarques ravissent la ministre de la Mobilité Elke Van Den Brandt (Groen), d’autres risquent de faire coincer le plan dans les prochaines semaines. En effet, certaines associations comme l’Arau, souhaiterait que la place de la voiture soit encore réduite et ne comprennent pas la hiérarchisation des voiries. Pour l’association, la ville doit être habitable pour tous tout le temps et il n’est pas question que les personnes vivant sur les axes dits “plus” subissent tous les inconvénients.
Les communes, elles, semblent dans l’ensemble favorables au plan Good Move mais elles posent de nombreuses questions quant à la mise en place du plan. Quels seront les moyens financiers? Pourront-elles engager du personnel pour contrôler? La zone 30 sera-t-elle respectée? Elles craignent aussi la suppression de places de parking en voirie sans compensation.
Enfin, pour Anderlecht notamment, se pose la question de la desserte en transports en commun pour les quartiers qui sont actuellement en construction ou dont les chantiers devraient démarrer dans quelques années. Par exemple, Biestebroeck accueillera à terme, 10.000 habitants supplémentaires mais aucune ligne de tram n’est prévue.
La suite
Le plan va évidemment devoir être rediscuté. Bruxelles Mobilité a 30 jours pour envoyer au Parlement les avis reçus dans le cadre de l’enquête publique. Ces avis vont être analysés et permettront de finaliser le projet de Plan afin qu’il corresponde encore davantage aux attentes du public. Le gouvernement espère pouvoir approuver le plan Good Move d’ici la fin de l’année.
Vanessa Lhuillier – Photo: BX1