Sur la route, plus de 4 blessés graves sur 10 sont des cylistes
La proportion de blessés graves cyclistes a augmenté ces dernières années.
Le nombre de blessés graves dans la circulation est largement sous-estimé en Belgique, selon l’institut Vias qui a examiné les données hospitalières belges de 2005 à 2019. Pour chaque cas enregistré officiellement par la police, il y aurait en réalité quatre personnes admises à l’hôpital, estime Vias. “Cette différence a évidemment des conséquences sur les conclusions tirées en matière de sécurité routière en Belgique et sur les priorités politiques qui en découlent”, note l’institut dans un communiqué de presse.
Comment l’expliquer ? “Quand un policier arrive sur le lieu d’un accident, il doit rapidement cocher une case ‘blessé grave’ ou ‘blessé léger’. Mais pour lui c’est évidemment impossible – en fonction de sa formation qui n’est pas médecin – de déterminer si cette personne est gravement blessé ou non. Parfois c’est logique, parfois ça ne l’est pas. Cette étude a donc permis de montrer que pour chaque blessé grave enregistré par la police, en fait il y en a quatre. Donc il y a un grave sous-enregistrement”, explique Benoit Godart, porte-parole de Vias.
Bond de 27 % à 43% de blessés graves cyclistes
Par ailleurs, plus de quatre blessés sur dix sont des cyclistes et cette proportion a augmenté ces dernières années. Elle est montée de 27% des blessés graves en 2005 à 43% en 2019. En parallèle, le nombre de blessures graves parmi les autres usagers de la route a baissé ces dernières années. Ce sont surtout les jeunes et les plus âgés qui sont souvent gravement blessés en tant que cyclistes. Par ailleurs, dans la moitié au moins des accidents graves, il n’y a pas de partie adverse et le cycliste a simplement chuté.
Quels types de blessures ?
Chez les cyclistes, la partie du corps la plus touchée dans les accidents grave est la cuisse (y compris la hanche) à 41%. Viennent ensuite les blessures à la tête qui peuvent être lié au non-port du casque, à 40%. Les accidents qui impliquent un véhicule motorisé implique des lésions plus graves que les accidents qui n’en impliquent pas.
45 % des piétons gravement blessés présentent une lésion à la tête, viennent ensuite les cuisses (28%) et le thorax (18%). L’immense majorité des blessures graves (quasi 90%) chez les piétons implique une collision avec un véhicule motorisé.
Chez les motards, les blessures graves touchent d’abord le thorax (34%), puis les cuisses (29%). Les lésions graves à la tête sont moins fréquentes chez les motards que chez les cyclistes (24%), ce qui est peut-être lié au port plus fréquent du casque.
Chez les automobilistes, les blessures graves touchent principalement le thorax (48%), vient ensuite la tête (29%) et puis les cuisses (21%). A grande vitesse, les blessures au thorax sont causées par les ceintures de sécurité et les airbags qui exercent une forte pression sur le haut du corps. Néanmoins, la gravité de ces blessures serait encore plus grande si la ceinture n’était pas portée ou si la voiture ne possédait pas d’airbags. Les blessures à la tête se produisent lorsque la personne se cogne la tête contre la vitre ou le tableau de bord, cela se produit surtout quand celle-ci ne porte pas de ceinture.
Selon Vias, il est important de privilégier une infrastructure de qualité pour éviter les accidents, notamment avec les cyclistes. Il faudrait dès lors mettre l’accent sur la protection des usagers les plus vulnérables et éviter “autant que possible les conflits entre le trafic motorisé et non motorisé”, écrit l’institut de sécurité routière.
■ Reportage de Camille Tang Quynh, Loïc Bourlard et Chadène Diouani.
A.Du – Photo : Belga