Enfants à bord : comment adapter les voitures partagées aux familles ?
Vouées à profiter au plus grand nombre, les voitures partagées comportent pourtant encore certains freins, notamment pour les familles.
Le système de voitures partagées est-il adapté aux familles ? C’est la question que s’est posée la Ligue des Familles. Pour y répondre, elle a proposé à 19 familles bruxelloises aux profils diversifiés – en couple ou monoparentale, nombreuse ou non, déjà équipée d’un véhicule personnel ou pas – de tester pendant deux mois trois opérateurs de voitures partagées : Cambio, Poppy et Miles. “L’objectif était que ces familles puissent identifier les freins qu’elles rencontrent et les bonnes pratiques“, explique l’ASBL.
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Il ressort de l’expérience que si les familles sont globalement contentes d’avoir pu tester l’autopartage, elles ont fait face à plusieurs difficultés : comprendre son fonctionnement (télécharger l’application, réserver une voiture, vérifier son état…) a nécessité un accompagnement important. Pour les familles avec de jeunes enfants, la logistique liée aux sièges enfants a été un grand frein. La disponibilité de voitures familiales pour les familles nombreuses a aussi été pointée comme une difficulté par plusieurs familles.
Plusieurs recommandations
Sur base de ces retours, la Ligue des familles a tiré des recommandations pour rendre les voitures partagées plus accessibles aux familles avec enfants. Parmi celles-ci : la mise à disposition de sièges pour enfants, des tailles de véhicules adaptées aux familles, une meilleure sécurisation des portes arrières, l’augmentation du nombre de stations et du territoire desservi…
Un point à améliorer concerne aussi la clarté des tarifs. La Ligue des familles recommande une estimation plus claire du coût des trajets ainsi que des formules tarifaires adaptées aux familles. Un signalement plus facile des dégâts ainsi qu’une simplification des procédures d’inscription sont également évoqués. L’ASBL émet par exemple l’idée de l’utilisation d’une carte type Mobib pour déverrouiller les véhicules.
Les entreprises affirment chercher des solutions
Les sociétés de voitures partagées testées dans cette enquête se disent bien conscientes des éventuels freins à une utilisation familiale de leurs véhicules, mais assurent travailler sur la problématique.
Du côté de Cambio, une phase de test visant à mettre à disposition 25 sièges pour enfants dans la capitale va voir le jour au printemps prochain. 19 sièges – un par commune – seront directement installés dans des véhicules renseignés comme tels et stationnés sur des places centrales et à fort taux d’occupation. Six autres seront disponibles sur demande et devront être réservés trois jours à l’avance. “Il s’agit d’un projet pilote qui devrait s’étendre sur plusieurs mois lors duquel nous pourrons observer si la mise en place d’un tel système est possible, si le matériel mis à disposition convient et reste en bon état”, explique Quentin Letesson, responsable du développement du réseau Cambio dans la Région bruxelloise.
“Les différentes sociétés de voitures partagées bruxelloises ont souscrit au ‘Green Deal Inclusive Carsharing’ qui vise à rendre ces voitures plus inclusives et accessibles au plus grand nombre. Cela passe notamment par l’installation de sièges pour enfant ou la mise en place de tarifs sociaux“, rappelle de son côté Raphael Zacchello, responsable de Miles Belgique, sans notamment évoquer de mesures concrètes jusqu’à présent.
La firme Poppy de son côté affirme auprès de nos confrères du Soir chercher des solutions soit via le placement de sièges directement dans une partie des véhicules, soit via des partenariats.
V.d.T. – Photos : Belga