Comment expliquer la multiplication des incidents dans le métro ? La ministre de la Mobilité répond

Plusieurs départs d’incendie ont été signalés dans le métro bruxellois ces dernières semaines, entraînant des évacuations de station. L’un d’eux, entre les stations Clémenceau et Delacroix début mai, a fait plusieurs blessés, intoxiqués par les fumées. Un mois plus tard, on en sait davantage sur l’origine de cet incident.
Interrogée ce mardi en commission par le député Olivier Rittweger de Moor (PTB), la ministre en affaires courantes de la Mobilité Elke Van Den Brandt (Groen) a détaillé les causes de l’incendie survenu le 5 mai dernier entre les stations Clémenceau et Delacroix (lignes 2 et 6). Ce jour-là, trois agents de la Stib avaient dû être soignés sur place par les pompiers de Bruxelles tandis que plusieurs usagers avaient été transportés à l’hôpital, intoxiqués par les fumées.
“Ce n’est pas le premier incendie ou dégagement de fumée sur une rame de métro bruxelloise depuis le début de l’année“, constate le député PTB. Ce dernier s’interroge sur les causes déjà identifiées de ces incidents et dénonce le moratoire sur les recrutements qui, selon lui, empêche le recrutement d’agents nécessaires à l’entretien du réseau.
► Lire aussi | “Ça va mal se terminer” : malaise autour de la sécurité du métro
“Chaque incident survenu sur le réseau de la Stib doit faire systématiquement l’objet d’une analyse approfondie afin de déterminer les causes et de prendre, le cas échéant, les mesures correctives qui s’imposent“, rappelle d’abord la ministre Van Den Brandt. Il en ressort que “la plupart des incidents constatés ces dernières semaines étaient inhérents aux travaux de modernisation du réseau”.
Elle reconnait que “les rames plus anciennes, de type MX, sont les plus sujettes à des pannes même si la majorité des incidents ne peut être imputée à la vétusté ou l’usure du matériel“.
Erreur humaine
En ce qui concerne l’incident du 5 mai dernier en particulier, la ministre pointe une “erreur humaine”. “Un rack de batteries situé sous la rame s’est ouvert alors que la rame roulait“, détaille-t-elle. “Le chariot est sorti de son logement et a touché la troisième rame. Cela a provoqué un court-circuit et des étincelles se sont propagées sous la rame. Le rack n’aurait pas été correctement verrouillé après l’intervention de maintenance. Il ne s’agit donc pas d’une défaillance technique mais bien d’une erreur humaine”.
Si la ministre reconnait un manque de techniciens de maintenance, elle l’explique par la difficulté de recrutement de tels profils en raison de la forte demande sur le marché de l’emploi et non par le moratoire en place. “Il n’y a jamais eu de moratoire sur les fonctions critiques“, explique-t-elle. Malgré ce manque d’effectif, toutes les opérations de maintenance sont réalisées et tous les véhicules utilisés sont en état de circuler, assure-t-elle.
BX1 – Photo : Belga
Retrouvez la question parlementaire et la réponse de la ministre ci-dessous :