Les femmes travaillent plus mais les inégalités persistent

La présence féminine ne cesse d’évoluer sur le marché du travail : elle est passée de 50 % au milieu des années 90 à 67 % en 2021. C’est ce que dévoile le rapport de la Banque nationale de Belgique et le Comité supérieur de l’emploi.

L’écart avec les hommes diminue, mais les femmes restent victimes de discriminations. Une femme sur trois âgée entre 15 et 64 ans reste absente du marché du travail (pour un homme sur quatre).

La parentalité reste un rôle cantonné aux femmes. L’écart se creuse surtout avec la maternité et l’arrivée des enfants dans le ménage. Ce sont principalement elles qui vont ajuster leur temps de travail ou leur carrière pour s’en occuper. Elles occupent 78% des horaires à temps partiel. Elles sont aussi moins disponibles pour les heures supplémentaires.

Les conséquences de cette situation sont multiples : une évolution salariale plus faible (l’écart salarial entre genres se chiffre à 8,5%), un recours accru au travail à temps partiel, des promotions moins fréquentes.

De plus, les femmes occupent seulement 14 % des postes de direction. Les écarts de genres sont supérieurs à la moyenne européenne pour les personnes d’origine étrangère. Avec, à la fin, une retraite moins élevée.  En Belgique, l’écart de pensions diminue tout de même en passant de 32% en 2019 à 26% en 2021.

Les mères célibataires davantage éloignées du milieu professionnel

De 320 000 ménages début des années 90, on dénombre 500 000 familles monoparentales en 2021, ce qui représente un ménage sur dix. Dans 80 % des cas, c’est une femme à la tête du foyer. Le parent isolé doit assumer seul l’ensemble des contraintes liées à une charge de famille. Elles sont, de ce fait, moins disponibles pour le marché du travail et donc trois fois plus exposées au risque de pauvreté.

Cependant, depuis 2009, les cheff·e·s de famille monoparentale peuvent recevoir une prime de 75 euros par mois durant un an, en cas de reprise du travail.

Un congé parental équitable ?

Les réponses au problème sont multiples : l’évolution des normes sociales, le fait d’encourager les formations, d’accroître l’offre de places en crèche et de rendre accessible leur coût, ainsi que de mettre en place une politique de transparence sur les rémunérations.

Les choses se passent aussi dans le choix des études. Il faut davantage encourager les jeunes filles à suivre leurs goûts plutôt que les stéréotypes. Pour ce faire, il faut stimuler l’intérêt des étudiantes pour les filières techniques comme la construction, le transport, l’industrie ou encore les sciences, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques, secteurs dans lesquels les femmes sont sous-représentées.

Le ministre de l’Emploi fédéral, Pierre-Yves Dermagne (PS), se dit par ailleurs intéressé par l’octroi de congés thématiques pour mieux concilier vie privée et professionnelle, ainsi que par un congé parental équitable entre le père et la mère sur une durée plus longue.

Anaïs Corbin – Photo : Belga / Nicolas Maeterlinck