Le surréalisme à l’honneur à Bozar et aux Musées royaux des Beaux-Arts

Le Palais des Beaux-Arts (Bozar) et les Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique (MRBAB) célèbrent ce printemps les 100 ans du surréalisme en lui consacrant deux expositions complémentaires. “Histoire de ne pas rire. Le surréalisme en Belgique” et “Imagine! 100 Years of International Surrealism” enchanteront les férus de ce mouvement d’avant-garde à partir du mercredi 21 février. À la faveur de ces expositions, le Musée Magritte accueillera, lui, un dialogue entre les œuvres de René Magritte et de Jean-Michel Folon.

“Histoire de ne pas rire” à Bozar 

L’aventure surréaliste débute en 1924, avec du côté français la publication du Manifeste du Surréalisme d’André Breton, et du côté belge celle des pamphlets du Paul Nougé, fil rouge de l’exposition à Bozar. Le labyrinthe “Histoire de ne pas rire”, référence au livre du poète belge, regorge d’humour facétieux. L’exposition présente aussi un surréalisme qui s’est distancié du mouvement parisien, en rejetant l’écriture automatique et la place de l’inconscient.

Les surréalistes singuliers de Belgique voulaient transformer le monde avec leur art subversif“, rappelle Bozar. “‘Histoire de ne pas rire’ accorde une attention particulière à leurs contacts avec les surréalistes internationaux, au contexte politico-historique et aux femmes artistes.” Le Palais des Beaux-Arts abrite pour l’occasion 260 œuvres de René Magritte, Jane Graverol, Marcel Mariën, Rachel Baes, Paul Delvaux, E. L. T. Mesens, mais aussi de Max Ernst, Salvador Dali ou encore Giorgio De Chirico, offrant une vision représentative de 75 années d’activité surréaliste.

“Imagine !” au MRBAB

À quelques pas de là, les MRBAB explorent la poésie de Max Ernst, Giorgio de Chirico, Salvador Dalí, Dora Maar, René Magritte, Joan Miró, Leonor Fini, Man Ray, Jane Graverol, Paul Delvaux et Dorothea Tanning dans une perspective plus internationale. “Imagine!” emmène le public dans les méandres du subconscient de ces artistes au travers de thèmes comme la nuit, la forêt, le rêve et le cauchemar.

L’exposition itinérante, conçue en collaboration avec le Centre Pompidou de Paris, compte près de 140 œuvres. Après Bruxelles, l’exposition s’installera au cœur de la capitale française, continuera son parcours international en Espagne, puis en Allemagne et s’achèvera aux États-Unis. Chaque institution présentera un éclairage spécifique en exposant des œuvres issues de sa collection propre. “Pour cette première étape bruxelloise, les MRBAB proposent de découvrir un autre visage du surréalisme en faisant le lien avec le symbolisme dans lequel le courant surréaliste puise ses racines'”, explique l’institution.

Enfin, comme quelques tableaux du “saboteur tranquille” quitteront leur musée pour rejoindre ces expositions, le Musée Magritte et la Fondation Folon mettront en résonance les œuvres de l’artiste et les créations poétiques de Jean-Michel Folon, de 36 ans son cadet.

“Histoire de ne pas rire. Le surréalisme en Belgique” se tiendra jusqu’au 16 juin, tandis que “Imagine! 100 Years of International Surrealism” et “Magritte·Folon” s’achèveront le 21 juillet.

Reportage de Sabine Ringelheim, Karim Fahim et Manu Carpiaux