Le projet régional d’ordonnance sur le stationnement fait débat : les tarifs remis en question

La commission de la Mobilité du parlement bruxellois a entamé mardi l’examen du projet d’ordonnance du gouvernement bruxellois visant à mettre à jour la réglementation régionale de stationnement. L’objectif du projet est de simplifier et harmoniser les tarifs et cartes de dérogation entre la Région et les communes, le tout sous la coupelle de l’agence régionale parking.brussels, dont le fonctionnement doit être amélioré.

Selon le projet d’ordonnance présenté devant le Parlement bruxellois, l’ensemble des tarifs de stationnement sur le territoire bruxellois sera ajusté. Le projet fixe des fourchettes de montants, qui seront établis plus précisément dans un arrêté dont le projet, soumis pour avis aux communes, doit passer en deuxième lecture au gouvernement. Ce texte sera ensuite transmis au Conseil d’État. De l’aveu de la ministre Elke Van den Brandt (Groen), l’objectif de la nouvelle grille est de rendre plus attractifs l’utilisation d’alternatives et le stationnement hors voirie par rapport au stationnement en rue.

Les Plans d’Action Communaux de Stationnement (PACS) seront revus. Leur élaboration actuelle est jugée trop lourde et longue. Leur structure et leur contenu sont considérés comme trop rigides pour être opérationnels. Le volet exécution de la politique régionale de stationnement par ce canal sera renforcé.

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Des objectifs chiffrés demandés au gouvernement

Dans l’opposition, le MR a dit soutenir la plupart des objectifs généraux de l’ordonnance (harmonisation, simplification, révision du fonctionnement de parking.brussels). Par la voix d’Anne-Charlotte d’Ursel, il a dénoncé l’explosion du prix du stationnement, la méconnaissance du nombre de stationnements hors voiries, l’absence d’objectifs chiffrés de l’ordonnance, l’absence de clef de compensation aux places supprimées en voirie, ou encore la gestion “chaotique” de l’Agence du Stationnement et des scan-cars. Il est trop peu tenu compte des spécificités communales, a encore dit la députée libérale.

Le PTB a évoqué un piège dont sera victime la population défavorisée, dans “le seul but de remplir les caisses de la Région sur le dos des travailleurs”.

Pour Christophe De Beukelaer (Les Engagés), l’ordonnance est un cadre, mais le parlement est en droit de ne se prononcer qu’en connaissance de cause sur les tarifs qui seront fixés dans les arrêtés d’exécution et sur les objectifs chiffrés sans lesquels “le texte n’est que du vent”. Il a par ailleurs estimé que l’ordonnance ne tenait nullement compte de l’évolution des modes d’habitat (NDLR : groupés) pour l’attribution de cartes de riverains, etc. Pour lui, l’objectif d’harmonisation va beaucoup trop loin sur la stratégie de parking qui ne doit pas être la même sur l’Avenue Louise que celle Place du Miroir, à Jette. Il estime enfin que l’ordonnance ne va pas assez loin sur les modes de paiement.

Pour Cieltje Vanachter (N-VA), la structure actuelle de Bruxelles permet aux communes de peu se soucier de ce que la Région met en place pour harmoniser la politique de stationnement. La nouvelle ordonnance ne semble guère remédier à cette situation.

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Inflation et accès aux PMR

Dans la majorité, Isabelle Pauthier (Ecolo) a jugé l’ordonnance en devenir “positive parce que la vision de la mobilité et de la ville ont profondément changé ces dernières années. Réduire le trafic automobile en ville pour un meilleur partage de l’espace public va dans le sens de l’histoire, c’est une nécessité urbanistique, mais aussi environnementale afin d’améliorer le cadre de vie en ville”, a-t-elle ajouté.

Julien Uyttendaele (PS) a également accueilli très positivement le projet d’ordonnance. Il a toutefois regretté qu’on n’ait pas profité de sa réécriture pour avancer sur la question du stationnement hors voirie alors que, souvent, certains usagers tournent en surface à la recherche d’une place de stationnement. L’élu socialiste aurait aussi apprécié qu’on aille davantage en profondeur dans la politique de recouvrement des redevances impayées, car elle ne protège pas suffisamment l’usager. Il s’est également inquiété de la possibilité d’indexer annuellement les indemnités forfaitaires alors que les citoyens souffrent actuellement d’une inflation très élevée.

Arnaud Verstraete (Groen) a annoncé le dépôt d’un amendement de la majorité pour remédier à une difficulté pour les Personnes à Mobilité Réduite. Dans un récent arrêt, un tribunal a confirmé que le contrôle automatisé de parking.brussels engendrait trop d’erreurs à l’égard de ces personnes. Concrètement, les tickets de stationnement pour les personnes handicapées devraient être apposés sur le pare-brise et la plaque d’immatriculation du véhicule utilisé devrait être enregistrée sur une “liste blanche”, via un SMS, une appli, un site internet ou le parcmètre.

Avec Belga – Photo : BX1