Les transports quasiment à l’arrêt, au premier jour d’une grève de 72 heures

Les transports publics connaissaient d’importantes perturbations lundi, au premier jour d’une grève de 72 heures contre les réformes socio-économiques du gouvernement De Wever. Que ce soit sur le rail ou dans les trams, les bus et les métros, le service de transports en commun était particulièrement chahuté. Environ une centaine de cheminots ont participé à un rassemblement et à une marche à Bruxelles.

Les chemins de fer ont été les premiers à débrayer dimanche, dès 22h00. Un train sur deux reliant les grandes villes (IC) circule lundi, tandis qu’un tiers des trains S (suburbains) et L (omnibus entre grandes villes) a pris le départ. Le trafic est également réduit aux heures de pointe du matin et du soir. Le trafic ferroviaire international subit également les aléas de la grève. Plusieurs trains internationaux ont ainsi été supprimés, notamment sur le réseau Eurostar desservant la France, les Pays-Bas et l’Allemagne.

Reportage de Jean-Christophe Pesesse, Gautier Flahaux et Laurence Pacierelli

Dans les transports publics bruxellois, les métros, trams et bus roulent à des fréquences “très réduites” lundi. Seules les lignes de métro 1 et 5 sont assurées, tandis que les trams 4, 7, 8, 10 (entre Nelson Mandela et Churchill), 82, 92 et 93 (uniquement entre Stade et Parc) circulent. Les lignes 7 et 10 sont quant à elles très peu desservies. Quelques bus sur les lignes 36 et 71 sont par ailleurs de service, indique la Stib sur son site web.

Les grands aéroports du pays fonctionnent normalement lundi mais ils seront à l’arrêt mercredi. Car après les transports en commun lundi, tous les services publics (écoles, crèches, administrations, hôpitaux…) entreront en grève mardi, avant un mouvement national interprofessionnel mercredi.

Interview | Thierry Bodson (FGTB) réagit à l’accord budgétaire: “C’est systématiquement les travailleurs qui payent le gros des efforts”

Le front commun syndical (CSC, FGTB et CGSLB) a appelé les travailleuses et travailleurs du pays à débrayer face à diverses mesures annoncées par le gouvernement fédéral. Les revendications portées par les trois grands syndicats sont principalement socio-économiques et vont d’emplois de qualité à des pensions justes en passant par la sécurité d’emploi. Le courroux des représentants des travailleurs porte notamment sur la réforme des pensions portée par le gouvernement Arizona (N-VA, MR, Les Engagés, Vooruit et CD&V), l’extension des flexi-jobs et la baisse des rémunérations pour le travail de nuit.

Une centaine de cheminots ont d’ailleurs participé lundi matin à un rassemblement et à une marche à Bruxelles afin d’exprimer leur mécontentement par rapport aux réformes envisagées par le gouvernement fédéral. Hasard de calendrier ou non, un accord de gouvernement sur une trajectoire pluriannuelle d’économies budgétaires a été conclu dans la nuit de dimanche à lundi.

Une centaine de cheminots manifestent à Bruxelles

Environ une centaine de cheminots ont participé lundi matin à un rassemblement et à une marche à Bruxelles. Le cortège s’est formé dès 07h00 rue de France, à Saint-Gilles, en face du bâtiment de l’administration centrale des chemins de fer. “On s’est donné rendez-vous ici puisque c’est symboliquement devant la direction des chemins de fer. Le but, c’est de montrer qu’on est là et d’exprimer notre mécontentement par rapport aux réformes envisagées“, explique Pierre Lejeune, président national de la CGSP Cheminots. Il pointe notamment la suppression du statut et d’autres changements “qui auront des conséquences sur les conditions de travail”.

Lire aussi | Grève nationale de trois jours: voici les lignes de la Stib qui fonctionnent ce lundi

Les manifestants ont ensuite rejoint la gare du Midi, où ils ont été applaudis par plusieurs collègues. “On a été rejoints par une délégation de la Stib d’une vingtaine de personnes et par des représentants de la CNE et du Moc (Mouvement ouvrier chrétien). On était une petite centaine“, indique Maxime Van Laere (CSC Transcom).Le cortège a marqué des arrêts successifs devant les sièges d’Infrabel, de la SNCB et de HR Rail pour des prises de parole sur la libéralisation du rail, le manque de personnel et l’insécurité. “On demande au gouvernement et à nos directions de nous donner les moyens de faire correctement notre travail“, insiste Maxime Van Laere, évoquant un sous-financement structurel et des priorités d’investissement contestées.

Les deux syndicats soulignent que le malaise actuel dépasse largement le seul secteur ferroviaire. “Je pense qu’il y a véritablement une lame de fond. La mobilisation est celle que nous espérions et elle va se poursuivre demain et mercredi“, relève Pierre Lejeune. Il estime que les cheminots “sont tout à fait concernés par les mesures” et qu’une résistance plus large “est en train de s’opérer“.
Sur le plan politique, les dirigeants syndicaux affirment que les nouvelles décisions prises par le gouvernement dans le cadre de l’accord budgétaire “ne font qu’accentuer le mécontentement“. Concernant l’avenir du statut, les pensions et l’organisation du travail, Pierre Lejeune appelle à “rouvrir des discussions sur des bases réelles” et à instaurer “un véritable dialogue social avec le ministre Crucke“.

Par ailleurs, “le principe d’organiser une semaine de grève en décembre, en janvier ou plus tard est toujours acquis au nom des cinq organisations syndicales du front commun élargi“, explique le président de la CGSP Cheminots. “Les mesures décidées par le gouvernement cette nuit-ci nous confortent dans cette position et justifient qu’un nouveau préavis puisse être déposé dans les prochains jours ou les prochaines semaines.” Même ligne chez la CSC. “On parle toujours de ces cinq jours de grève mais les dates dépendront du calendrier des mesures. On va voir, dans les jours qui viennent, ce que le gouvernement prévoit et quand activer cette semaine de grève“, confirme Maxime Van Laere.
Les trois journées d’actions des cheminots se poursuivront mardi avec une distribution de tracts dès 07h00 à la gare du Midi et mercredi avec un piquet interprofessionnel à l’atelier de Forest à partir de 6h00.

Avec Belga – Photo Belga

BX1
Résumé de la politique de confidentialité

Ce site utilise des cookies afin que nous puissions vous fournir la meilleure expérience utilisateur possible. Les informations sur les cookies sont stockées dans votre navigateur et remplissent des fonctions telles que vous reconnaître lorsque vous revenez sur notre site Web et aider notre équipe à comprendre les sections du site que vous trouvez les plus intéressantes et utiles.

Plus d'informations sur nos mentions légales