Alexis Deswaef de retour d’une prison israélienne : “Avec le soutien de nos gouvernements, nous aurions réussi à ouvrir le couloir humanitaire”

Pour l’avocat et le vice-président de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), arrêté par les autorités israéliennes alors qu’il tentait de rejoindre la bande de Gaza à bord de la flottille humanitaire “Global Summud”, le silence des autorités belges devient un “silence coupable”.

Quatre semaines en mer, puis cinq jours dans les geôles israéliennes, Alexis Deswaef a connu des derniers jours mouvementés. Malgré cela, il l’assure, il le referait  sans hésiter. “C’était une initiative citoyenne mondiale extraordinaire. Plus de 45 nationalités représentées pour briser le siège de Gaza, apporter de l’aide humanitaire et ouvrir un couloir d’aide humanitaire pour Gaza. Tout ce que nos politiques ne réussissent pas à faire.

Au-delà de leur inaction, l’avocat déplore le manque de soutien des gouvernements des membres de la flottille. “Si nos gouvernements nous avaient soutenu en amont en disant à Israël : ‘Vous ne touchez pas à cette flottille, ils sont non-violents, non-armés, ils apportent de l’aide humanitaire, ils ont le droit international avec eux, on aurait réussi à ouvrir ce couloir d’aide humanitaire. Mais je pense que nos politiques sont un peu gênés, parce que les citoyens font leur job.”

Face aux critiques, notamment de politiques, qui les accusent de faire le ‘show’, Alexis Deswaef rétorque : “Cela ne mérite pas de réponse. C’est indigne. Je ne comprends pas comment des personnes comme cela exercent encore des responsabilités. Cela en dit plus sur eux que sur nous.”

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Une prison semblable à “un camp de concentration”

À propos de ses conditions de détention, le vice-président de la FIDH déclare : “Certains traitements atteignent le point de ce que l’on qualifie en droit international de la torture. Nous avons été détenus à Ketzot, l’une des pires et des plus grandes prisons du monde. Et pour l’avoir vécu de l’intérieur, on peut dire que cette prison est un véritable ‘camp de concentration’. (…) Il faudra prendre le temps d’analyser tout cela, de recueillir les témoignages, de recueillir les preuves et d’entreprendre les démarches utiles, plaintes comprises, contre ce système.

Cette nuit, une seconde flottille, la “Thousand Madleens”, a elle aussi été arraisonnée par les autorités israéliennes à 200 kilomètres des côtes de Gaza. “Je crains pour ces personnes qui vont subir le même sort que nous, à moins que nos gouvernements se soient vraiment réveillés et aient tapé sur la table. Mais je crains que nos gouvernements aient été trop silencieux et trop lâches pour le faire. (…) Ils préfèrent détourner le regard. Et ce silence devient un silence complice de ce qu’il s’est passé.”

■ Une interview d’Alexis Deswaef, au micro de Fabrice Grosfilley dans Bonjour Bruxelles

 

 

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