La N-VA n’est plus représentée localement à Bruxelles: “Difficile de prétendre à une place dans le gouvernement régional”

N-VA et Vlaams Belang ressortent bredouilles des élections locales à Bruxelles. Si ce résultat n’est pas si différent de 2018 pour le Belang, la situation risque de mettre des bâtons dans les roues de la N-VA pour les négociations au niveau de la Région.

Un dimanche noir pour le parti nationaliste flamand à Bruxelles. Déjà largement sous-représenté dans les conseils communaux à la suite des élections de 2018, il n’y a désormais plus aucun représentant de la N-VA dans la capitale.

 

Score 0 pour la N-VA

Du côté du Vlaams Belang, ce constat ne diffère pas de la précédente mandature. D’autant que le parti d’extrême droite n’a présenté des listes que dans trois communes (Evere, Jette et la Ville de Bruxelles). Pour la N-VA, la chute est totale. Les nationalistes flamands avaient sept conseillers communaux après les élections de 2018, répartis dans sept communes : Anderlecht, Berchem Sainte-Agathe, Evere, Ganshoren, Jette, Molenbeek et la Ville de Bruxelles.

À la suite des élections 2024, il ne leur en reste… aucun. “Le personnel politique de ces listes est peu connu. D’ailleurs, elles étaient toutes incomplètes. Cela veut dire que ce sont des listes qui sont peu implantées localement. Ils n’ont pas le personnel politique suffisant“, nous explique Emilie Van Haute, politologue à l’ULB.

La meilleure manière pour les partis néerlandophones d’obtenir des sièges, c’est de travailler en liste bilingue. Tous les partis traditionnels ont adopté la stratégie, qui s’est d’ailleurs avérée payante. Ils obtiennent avec des listes bilingues plus de conseillers communaux qu’avant. Forcément, la N-VA n’a pas d’homologue francophone avec qui collaborer. Et pareil pour le Vlaams Belang. C’est compliqué pour les listes unilingues néerlandophones d’obtenir des sièges.

En moyenne, la N-VA a présenté six candidats sur ses listes bruxelloises. La plus grande d’entre elles se composait de quatorze candidats, dans la commune de Berchem-Sainte-Agathe, soit un de plus que dans la liste pour la Ville de Bruxelles. “Dans le nord de Bruxelles, il y a une implantation historique plus forte de Bruxellois néerlandophones. C’est lié à la démographie spécifique de Berchem et une proximité avec la périphérie flamande.

Des complications pour les négociations bruxelloises

Cette situation post-électorale pourrait altérer les ambitions de la N-VA dans les négociations en vue de former un gouvernement bruxellois. “En juin, la N-VA a obtenu deux sièges dans le collège néerlandophone du parlement bruxellois, comme Vooruit ou l’Open VLD. Le parti avait évoqué le fait de monter dans un gouvernement. D’ailleurs, Cieltje Van Achter (photo), chef de file N-VA à Bruxelles, et tête de liste pour la commune de Schaerbeek, a été nommée ministre des Affaires bruxelloises dans le gouvernement flamand. Clairement, la N-VA a voulu montrer des ambitions pour Bruxelles. Pour moi, ce résultat communal va beaucoup les affaiblir dans cette ambition. C’est difficile pour un parti qui n’est plus du tout représenté au niveau local de prétendre à une place dans le gouvernement régional.”

Avec 26 élus directs, Groen est le plus grand parti néerlandophone dans les dix-neuf communes de la Région de Bruxelles-Capitale. L’Open VLD suit avec 17 conseillers élus. Le CD&V en a obtenu onze; Vooruit, huit; et le PVDA sept.

 

Romain Vandenheuvel