Le SLFP-Enseignement dénonce des suppressions d’emploi chez Wallonie-Bruxelles Enseignement, Valérie Glatigny s’explique

Le SLFP-Enseignement a dénoncé mardi la décision prise la semaine passée par la ministre de l’Éducation Valérie Glatigny (MR) de mettre fin “par mesures d’économies” à une série de contrats d’emplois accordés par dérogation au bénéfice d’écoles relevant du pouvoir organisateur Wallonie-Bruxelles Enseignement (WBE).

Ces contrats d’emploi “hors cadre” avaient été accordés par dérogation par la ministre de l’Éducation précédente, Caroline Désir (PS), pour la présente année scolaire 2024-2025. Une soixantaine de personnes sont concernées, notamment des directeurs, des directeurs-adjoints, de chefs d’atelier, des éducateurs, tous actifs auprès d’établissements du réseau officiel WBE (ex-Communauté française). “Après plus d’un mois de fonctionnement, ces membres du personnel (…) perdent leur emploi”, dénonce le syndicat libre de la fonction publique dans un communiqué.

“Ceci entraine un jeu de chaises musicales épouvantable dans plusieurs établissements scolaires organisés par WBE, avec pour conséquences en cascade que des agents temporaires se retrouvent sans emploi à partir de ce premier octobre”, ajoute-t-il. Le SLFP dit s’insurger contre un tel procédé, qui non seulement envoie “des dizaines d’enseignants” au chômage, mais désorganise en plus les écoles et certains internats qui ne seraient, selon le syndicat, plus en mesure d’accueillir leurs élèves par manque de personnels encadrants.

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Interrogé mardi, le cabinet de la ministre de l’Éducation confirme la décision mais réfute que celle-ci soit liée à une volonté d’économies. Selon Valérie Glatigny, c’est en réalité sur recommandation de l’administration elle-même qu’il a été décidé de mettre fin à ces contrats accordés par dérogation ministérielle, afin “de respecter tout simplement la loi”, fait valoir sa porte-parole. “Aucune disposition décrétale ou règlementaire ne prévoit de dérogation ministérielle aux normes d’encadrement de l’enseignement ordinaire ou spécialisé et des CPMS”, insiste celle-ci.

Selon Valérie Glatigny, rien ne justifie que le réseau WBE, pleinement autonome depuis 2019, bénéficie d’avantages refusés aux autres réseaux d’enseignement, a fortiori lorsque ces avantages ne sont pas prévus par la législation en place. Il s’agit là d’une simple question d’équité, selon elle. Tout en reconnaissant que sa décision puisse avoir des conséquences humaines désagréables, la ministre juge toutefois que le réseau WBE peut fort bien trouver des solutions pour que les personnes concernées restent en place. “WBE peut prendre en charge ces emplois hors cadre, sur fonds propres et dans un cadre légal. Il dispose d’une dotation pour ce faire”, rappelle ainsi le cabinet Glatigny.

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WBE peut aussi trouver des moyens en rassemblant l’ensemble des périodes non-utilisées par ses écoles. Pour l’année 2024-2025, celles-ci sont au nombre de 124, selon le cabinet. En les regroupant, il serait ainsi parfaitement possible pour WBE de créer plusieurs emplois équivalents temps-plein (ETP), dit-on auprès de la ministre. A l’annonce de ces pertes d’emplois, les équipes pédagogiques de l’athénée royal de Koekelberg ainsi que celui de Ganshoren ont observé mardi un arrêt de travail pour exprimer leur solidarité avec les collègues visés ainsi que leur mécontentement envers la décision ministérielle.

Belga

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01 octobre 2024 - 15h06
Modifié le 01 octobre 2024 - 15h06