Des organisations agricoles et environnementales à Bruxelles contre les OGM
Une quarantaine de personnes issues de diverses organisations agricoles et environnementales se sont rassemblées mercredi sur la place du Luxembourg à Bruxelles pour protester contre une nouvelle proposition de directive européenne sur les organismes génétiquement modifiés (OGM).
Les manifestants craignent que la déréglementation de ces produits ne restreigne la liberté de choix quant à la production ou à la consommation d’aliments sans OGM.
“L’industrie agroalimentaire veut nous enlever la liberté de cultiver nos propres semences”, s’insurge l’ASBL Demeter, à l’origine de l’action. “Ils exercent une forte pression au sein de l’Union européenne pour qu’elle adopte une législation de grande envergure autorisant les OGM et les NGT (nouvelles technologies génomiques, un autre type d’organisme modifié génétiquement, NDLR) dans notre agriculture et notre chaîne alimentaire.” Demeter est le label de qualité pour l’agriculture et l’alimentation biodynamiques.
L’action était coorganisée par les organisations Voedsel Anders, BoerenForum, VELT, Vitale Rassen et BioForum ASBL. La proposition de la Commission européenne pour la déréglementation de la législation sur les OGM vise à abolir l’évaluation des risques pour les techniques de manipulation génétique, telles que le CRISPR, une technologie permettant des modifications génétiques très précises ne nécessitant pas de matériel génétique provenant de l’extérieur de l’organisme de base.
Selon les organisations, cela permettrait d’utiliser ces techniques librement, sans le mentionner sur les étiquettes. “Personne ne saura s’il a des OGM dans son assiette”, regrette Greet Lambrecht, agricultrice biologique membre de l’ASBL Vitale Rassen. “Les agriculteurs bios et les autres personnes qui ont choisi de travailler sans OGM perdront cette liberté de choix. Si l’Europe veut vraiment favoriser la croissance de l’agriculture biologique, elle doit fournir des garanties solides pour que le secteur puisse continuer à travailler sans OGM”. Les organisations dénoncent également les lobbies de l’industrie agroalimentaire qui donnent l’impression qu’il est simple et facile de modifier les caractéristiques des plantes à l’aide d’OGM, “mais rien n’est plus éloigné de la vérité”, affirment-elles.
Belga