Crise de l’accueil : “La Belgique bafoue les droits fondamentaux des migrants”
L’accueil pose un problème de plus en plus grand à Bruxelles.
La crise de l’accueil accentue les problèmes de santé des migrants. C’est le constat effectué, chiffres à l’appui, par le Hub Humanitaire à Bruxelles et plusieurs organisations. Présent dans le 12H30, Lorenzo Durante représentait le Hub Humanitaire. Pour lui, les droits d’accueil des migrants sont bafoués en Belgique. “Le document que nous avons écrit tire les constats de cette situation”, commence-t-il. “On alerte sur les problèmes humains énormes que cela va engendrer. C’est une vraie catastrophe pour les migrants, que ce soit d’un point de vue physique ou mental.”
Il y a un mois, près de 3000 migrants étaient en attente d’une réponse. Cela signifie qu’ils traînent dans les rues ou dans des squats. Alors que, normalement, tout est prévu par la loi, ces personnes se tournent donc vers des ONG ou des associations. “Nous sommes directement impactés par cette situation. 70 à 80 % des personnes ont demandé une protection internationale, ce qui réduit la place disponible pour notre public ‘traditionnel’ composé de sans-abris.”
Cette surpopulation se répercute directement sur la santé. “Il y a beaucoup plus de personnes ayant des pensées suicidaires et des tentatives de suicide. On constate une augmentation de la violence dans les rues et une insécurité grandissante. De plus, plusieurs épidémies se sont déclenchées, comme la gale, la rougeole ou la tuberculose. Ces maladies sont liées à la détérioration des conditions de vie dans la rue.”
Alors, que faut-il faire pour endiguer cette situation alarmante ? “De notre côté, nous continuons d’alerter les autorités et les décideurs politiques. Il ne faut pas normaliser cette situation inhumaine. Il est nécessaire d’activer la phase fédérale d’urgence pour réquisitionner du personnel de la défense ou de la protection civile. Il est essentiel d’assurer une capacité d’accueil plus importante. Certains efforts ont été faits, mais ils sont largement insuffisants. Il faudrait libérer des centres les personnes qui ont de longs séjours, par exemple.”
■ Interview de Lorenzo Durante du Hub Humanitaire au micro de Vanessa Lhuillier et Fanny Rochez





