La relance du secteur hôtelier passera-t-elle par le tourisme de loisir et la digitalisation ?

Le secteur hôtelier est l’un de ceux qui a le plus souffert de la crise sanitaire. Aujourd’hui, la reprise est réelle mais très lente. Quelles stratégies développer pour aider l’activité hôtelière à se redéployer ?

Fabrice Grosfilley pose la question dans + d’Actu, ce mercredi, à Rodolphe Van Weynebergh, de Brussels Hotels Association et Véronique Renard, manager du cluster Hospitality, à Hub.brussels.

Si le secteur a pu profiter ces jours-ci des sommets internationaux liés à la guerre en Ukraine, “on est loin d’un retour à la normal“, constate Rodolphe Van Weynebergh, de Brussels Hotels Association. Le taux d’occupation ne dépasse pas les 40 %, quand il devrait tourner autour des 75% à cette période de l’année. Lueur d’espoir, toutefois : le tourisme de loisir reprend des couleurs, surtout le week-end. “Mais le tourisme d’affaire, à l’exception des quelques jours du sommet (Union européenne-Otan-G7, NDLR), ne redémarre pas.” Ces événements permettent de relancer temporairement l’activité hôtelière, dans un contexte où l’activité de congrès n’a pas encore repris.

Des congrès ont été annulés ou reportés, beaucoup de réunions se sont tenues en télétravail. Pour Véronique Renard, manager du cluster Hospitality, à Hub.brussels, il faut repenser la stratégie “pour pouvoir offrir les compétences et possibilités audiovisuelles performantes afin de permettre des formules hybrides, afin de rendre Bruxelles attractive comme destination de congrès.” Pour elle, il faut “repenser notre public parce qu’au niveau du tourisme de loisir c’est le public belge et des pays limitrophes qu’il faut attirer. Il s’agit de repositionner notre offre, peut être aussi créer de nouveaux partenariats avec des acteurs du tourisme bruxellois pour présenter une offre attractive.”

Basculement

Pour ce qui est des congrès, il est nécessaire de rester ambitieux et compétitif, et viser les congrès internationaux.”, insiste Rodolphe Van Weyenbergh, qui plaide pour des investissements dans les infrastructures de support au secteur.

Quant à la politique événementielle, culturelle et festive, elle est également indispensable. Et de citer Plaisirs d’hiver, Tomorrowland ou le Tapis de Fleur, qui attirent une clientèle de séjour, donc de nuitées. “On espère qu’ils vont pouvoir avoir lieu, ils sont essentiels pour nous. Car si le tourisme de congrès et d’affaire diminue, un basculement doit s’opérer et il faut le remplacer par du tourisme de loisir, même si celui-ci a lieu surtout pendant les vacances et le week-end.” Sans toutefois désinvestir le tourisme MICE (Meeting, Initiatives, Conferences and Events) “qui reste un tourisme intéressant au niveau des prix pratiqués.”

“Avoir un site web performant”

L’avenir pour les hôtels c’est aussi être mieux référencés sur internet, pour se passer des grands sites de réservation, affirme Véronique Renard. “Le plus important, c’est de développer une stratégie digitale pour le secteur hôtelier, se rendre visible pour les clients, avoir un site web très performant, un module de réservation facile d’accès, fidéliser les clients, travailler son référencement, être visible sur les réseaux sociaux.” Le travail de digitalisation des acteurs du tourisme est en cours, il s’est accéléré avec la crise sanitaire.

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