Veviba : Benoît Lutgen (cdH) accuse Alain Maron de “méthodes de Donald Trump”, Ecolo réplique

Le président du cdH Benoît Lutgen digère mal la communication de certains élus écologistes quant à la crise autour de Veviba et de la viande provenant de l’entreprise bastognarde. Il s’en est notamment pris au député bruxellois Alain Maron (Ecolo), qu’il accuse d’avoir diffusé une image sur les réseaux sociaux en jouant sur l’homonyme du président du cdH.

Sur Twitter, le député bruxellois Alain Maron (Ecolo) a diffusé une capture d’écran d’un reportage de la RTBF montrant l’image d’une carcasse de bête reprenant le nom de Benoît Lutgen, celui d’un agriculteur homonyme. La députée bruxelloise Joëlle Milquet (cdH) avait déjà répondu à ce tweet en utilisant le terme “fake news” avant de s’excuser de ne pas avoir vu l’image dévoilée. Le président du cdH Benoît Lutgen a pour sa part été plus virulent encore sur l’antenne de La Première et sur BX1, ce mercredi matin : “Mon nom apparaît. Le spectateur peut se demander si je suis devenu vendeur ou acheteur. M. Maron utilise les méthodes de Donald Trump ou d’autres. Chez les Verts, la députée Hélène Ryckmans utilise la même méthode scandaleuse digne d’un autre siècle en disant que j’ai organisé une réunion avec Veviba”, a lancé le bourgmestre de Bastogne.

Lire aussi : La Fugea appelle les éleveurs à la mobilisation à Bruxelles le 19 mars

Sur la crise autour de Veviba, le président du cdH affirme : “on a essayé de mettre en place un centre de formation dans l’entreprise”, face à la difficulté de trouver du personnel au niveau local pour cet “acteur économique important” qui représente 300 emplois. Benoît Lutgen a dit assumer son soutien à la filière de la viande et vouloir permettre aux agriculteurs de disposer d’outils de contrôle de ce qui se passe par rapport à leurs animaux en ce compris sur le plan financier. Selon lui, cela contribuerait à renforcer la confiance entre le producteur et le consommateur.

“La nervosité du cdH sur le dossier”

Suite à cette interview, Alain Maron a répondu à Benoît Lutgen sur Twitter : “Invoquer Trump et des ‘pratiques dignes de l’extrême droite’ en radio en réponse à un tweet ostensiblement pas de 1er degré… Le sens de la mesure… La compréhension du media twitter. La nervosité du CDH sur le dossier”. Et la co-présidente d’Ecolo Zakia Khattabi a pour sa part défendu ses collègues quant à leur communication autour du dossier Veviba. Elle invite Benoît Lutgen à “regarder lucidement le bilan des 14 ans du cdH à la tête du département de l’agriculture afin d’en tirer les leçons” “pour préparer un avenir meilleur”.

https://twitter.com/alainmaron/status/973817196173578240

Ecolo demande en outre au gouvernement wallon la réalisation d’un cadastre de l’ensemble des aides à la filière de la viande depuis 10 ans. “Cela permettra notamment de vérifier les soutiens octroyés à une entreprise qui fait pression sur les prix et sur la qualité, au point de mettre en danger la santé des consommateurs, les droits des travailleurs et les revenus des éleveurs, qui sont les premières victimes d’un système qui privilégie une telle filière industrielle”, ont indiqué par ailleurs les Verts, dans un communiqué.

Lire aussi : Faut-il encore manger de la viande ? Le débat est lancé dans #M (vidéo)

Ecolo dit soutenir depuis toujours la nécessité de changer le modèle de transformation dans la filière de la viande. Il souhaite également que les éleveurs soient soutenus et les consommateurs protégés.

“Comment Verbist a pu duper la confiance de tant d’autorités”

Par ailleurs, à la suite des auditions des ministres de l’Agriculture et de l’Economie, les écologistes continuent de se demander comment Verbist, entreprise qualifiée aujourd’hui de mafieuse par plusieurs ministres, a pu duper la confiance de tant d’acteurs et d’autorités, et à combien s’élève l’ensemble des aides qui lui ont été accordées. De manière plus générale, à combien s’élève le soutien de la Wallonie à l’industrie agro-alimentaire au regard de celui accordé réellement à l’élevage et à la filière de transformation de circuit court et combien ont déjà coûté les scandales précédents, qui ont légitimement nécessité d’aider les agriculteurs victimes de ceux-ci, ont-ils encore souligné.

Gr.I., avec Belga – Photo : Belga/Virginie Lefour et Thierry Roge