Une automobiliste acquittée : un policier l’avait poussée à prendre le volant malgré son taux d’alcoolémie élevé

C’est un cas surprenant qui a été jugé vendredi dernier devant le tribunal correctionnel de Bruxelles : une automobiliste a été acquittée pour les faits d’ivresse et d’intoxication alcoolique, car elle a été contrainte par un policier de prendre le volant malgré son taux d’alcoolémie élevé. Le tribunal a finalement donné raison à la jeune femme de 21 ans.

La scène se déroule voici plusieurs mois et est contée par la DH et Het Laatste Nieuws. Une jeune femme de 21 ans sort vers 3h00 du matin de la discothèque Le Mirano, à Saint-Josse-ten-Noode. Elle va alors rejoindre sa voiture, non pas pour prendre le volant mais pour aller chercher son sac et sa veste avant de commander un taxi, dit-elle. Un policier la remarque, s’aperçoit qu’elle a consommé de l’alcool et lui demande alors… de déplacer sa voiture, visiblement mal garée. La fille répond qu’elle ne préfère pas conduire dans son état, mais le policier insiste et la menace d’appeler la fourrière. Finalement, la conductrice s’exécute et déplace sa voiture… devant le policier qui sort alors l’éthylotest ! Évidemment, celui-ci s’avère positif : 1,67 g par litre de sang, après quelques coupes de champagne et deux verres de vin blanc.

Face à cette situation, la conductrice a écrit au parquet de Bruxelles pour se plaindre et récupérer son permis qui lui avait été retiré pour quinze jours. Finalement, le tribunal correctionnel de Bruxelles a donné raison à la conductrice dans son jugement, vendredi dernier.

Le tribunal indique ainsi que le policier a même été jusqu’à imiter la signature d’un collègue sur le P.V. de l’analyse d’haleine. Il pointe également le fait que le policier a menti sur le fait que la jeune femme aurait renoncé au délai de 15 minutes pour souffler dans l’éthylotest.

D’abord condamnée à 1.800 euros d’amende et trois mois de déchéance de permis, la conductrice est finalement acquittée pour P.V. déloyal.

Gr.I. – Photo : illustration Belga/Nicolas Maeterlinck