Attentats de Bruxelles : la commission d’enquête aborde les points polémiques visant Jan Jambon et Bart De Wever

Bart De Wever - Jan Jambon

La commission d’enquête parlementaire sur les attentats terroristes du 22 mars 2016 planche sur l’un des points politiquement sensibles de son travail, à savoir le fonctionnement de l’architecture de sécurité belge face au terrorisme. Des constats et recommandations impliquent directement le ministre de l’Intérieur, Jan Jambon (N-VA), et le président de son parti, Bart De Wever. Deux versions de texte ont déjà été rédigées par les experts et une troisième est attendue la semaine prochaine.

Le 23 mars, au lendemain des attentats qui ont frappé la Belgique, le ministre de l’Intérieur, Jan Jambon, avait offert sa démission au Premier ministre avant de la retirer. Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait mis sous pression les autorités belges en affirmant qu’elles n’avaient pas réagi à l’arrestation fin juin 2015 de l’un des futurs kamikazes de Zaventem, Ibrahim El Bakraoui, alors en liberté conditionnelle. Interrogé deux jours plus tard au parlement, M. Jambon avait accablé l’officier de liaison de la police fédérale à Istanbul, Sebastien Joris.

Les auditions menées au parlement à huis-clos et puis en public ont donné lieu à des appréciations bien plus nuancées. Aux yeux de l’opposition mais aussi du supérieur de M. Joris, aucune faute ne peut lui être reprochée. Le ministre de la Justice, Koen Geens (CD&V), s’était quant à lui refusé à pointer des personnes du doigt mais avait évoqué des “erreurs systémiques”. Un autre élément, révélé des mois plus tard, a jeté le trouble. M. De Wever a participé le soir du 23 mars à une réunion associant le ministre et la hiérarchie policière alors que rien ne justifiait sa présence.

Selon une première version du texte, révélée par la RTBF, la commission constate que l’officier de liaison n’a pas commis de faute et qu’il était confronté à un nombre considérable de dossiers mais certains reproches assez sévères lui sont adressés, notamment l’absence de questions sur les conditions de libération d’Ibrahim El Bakraoui – qui n’était pas connu pour des faits de terrorisme – ou une mauvaise organisation de son travail alors qu’il était en vacances.Quant à l’implication de Bart De Wever, qualifiée d’abord d’inacceptable, a appris Belga, elle est devenue “inopportune”. Le président de la commission, Patrick Dewael (Open Vld), espère réunir le consensus le plus large possible sur les conclusions de la commission. Sur ces deux points, la conciliation des points de vue entre la majorité, surtout la N-VA, et l’opposition pourrait s’avérer une tâche ardue, et l’attitude des autres partis de la majorité se révéler décisive. (Belga)