“On pourrait aller beaucoup plus vite si elles étaient toutes opérationnelles”: les caméras sont-elles efficaces contre le trafic de drogue?
Le réseau de caméras de surveillance bruxellois est-il suffisant pour lutter efficacement contre le trafic de drogue ? Pas selon le procureur du Roi de Bruxelles Julien Moinil. En conférence de presse ce mardi, il implorait les autorités communales et régionales à “mettre en place un dispositif opérationnel“. Selon lui, “certaines zones dangereuses ne disposent pas d’un réseau effectif où les policiers n’ont pas de caméras parce qu’elles n’ont pas été installées ou ne sont plus en état de fonctionnement.”
Quels sont les quartiers évoqués ? Saint-Guidon à Anderlecht ou le quartier Maritime à Molenbeek, nous précise aujourd’hui le parquet. Contacté, le bourgmestre anderlechtois Fabrice Cumps (PS) précise que la zone Midi est couverte par 178 caméras, dont 8 dans le quartier Saint-Guidon. Parmi les 178, une vingtaines sont hors service. Il indique qu’un plan d’investissement de 2,5 millions vient de permettre de passer à la fibre optique pour obternir de meilleures images. Et que 5 nouvelles caméras ont été commandées. Mais les budget sont importants. Presque 25.000 euros par appareil.
Par ailleurs, les cinq communes de la zone Ouest sont couvertes par 368 caméras. La zone n’était pas en mesure de nous dire le nombre exact de caméras opérationnelles.
Le parquet effectue aujourd’hui un cadastre du réseau sur l’ensemble du territoire bruxellois.
A côté de ce réseau public directement accessible par la police, les forces de l’ordre peuvent également demander aux privés qui possèdent des caméras à bénéficier de leurs images sous certaines conditions. A titre d’exemple, la Stib possède plus de 20.000 caméras dans ses véhicules et dans les stations.
Alors que les caméras se multiplient en ville ces dernières années, où s’arrêter ? C’est la question que se pose Fabrice Cumps : “Je pense que les caméras sont utiles pour enquêter lors des faits graves mais pour ce qui est du deal de rue, c’est plutôt la présence policière qui me semble utile“.
■ Reportage de Thomas Dufrane, Frédéric De Hénau et Laurence Paciarelli





