Y aura-t-il un avant et un après affaire Weinstein ? Débat dans M

Y aura t-il un avant et un après affaire Weinstein ? Plusieurs femmes engagées pour l’amélioration des droits des femmes étaient réunies sur le plateau de M à quelques jours de la journée des droits des femmes pour en parler. 

Pour Sylvie Lausberg, présidente du Conseil des femmes francophones de Belgique, rien ne s’est encore concrètement amélioré. “Les yeux et les oreilles se sont ouverts, et c’est là le principal changement. On fait davantage confiance à ce que disent les femmes, et on considère leur parole comme légitime. Mais les structures de la société sont toujours marquées par une infériorisation des femmes“, constate-t-elle.

C’est cette libération de la parole qui semble faire la différence. “La parole s’est libérée dans un certain milieu, un milieu médiatisé. Avant, les femmes ne s’exposaient pas parce qu’elles avaient peur des représailles mais aujourd’hui, même dans le milieu ouvrier, elles commencent à parler“, explique Hafida Bachir, présidente de Vie Féminine. Elle parle de “révolution au niveau des réseaux sociaux. La parole est aujourd’hui publique“.
Selon Loubna Azgoud, coordinatrice de la plateforme Women in Business, l’affaire Weinstein a apporté de l’espoir, et permettra peut-être que la honte soit désormais ressentie par les agresseurs, et non par les victimes.

Quelles priorités ?

Pour Murielle Eyletters, présidente de l’association des femmes chefs d’entreprise, la priorité est l’égalité salariale pour les employées, mais aussi pour les chef d’entreprise. “Il reste des écarts de salaire d’en moyenne de 10 à 15% en Belgique pour la même prestation“, déclare-t-elle. Deuxième point, selon elle, la présence des femmes dans les conseils d’administration doit être respectée. “3/4 des sociétés n’arrivent pas à respecter les cotas”, explique-t-elle.

Une priorité est aussi la prise de mesures concrètes, par les politiques. “Il y a une prise de conscience, mais les politiques sont assez perdus par rapport aux initiatives qu’ils doivent prendre“, juge Loubna Azgoud. Pour Hafida Bachir, la cause souffre d’un terrible manque de coordination entre les différents niveaux de pouvoir.

 

 

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06 mars 2018 - 19h25
Modifié le 06 mars 2018 - 19h51