Tentatives d’enlèvement d’enfants: les rumeurs les plus folles sont véhiculées

La rumeur dit que…

Plusieurs tentatives d’enlèvement ont été signalées ces derniers jours à Bruxelles, au point que les rumeurs les plus folles sont véhiculées à ce propos, principalement via les réseaux sociaux.

À Forest, à Evere, à Molenbeek, à Schaerbeek et plus récemment à Woluwe-Saint-Lambert et Woluwe-Saint-Pierre, les signalements se succèdent et la panique prend de plus en plus d’ampleur, les appels à la vigilance donnant même lieu à des confusions en lien avec … la demande de libération conditionnelle de Marc Dutroux et celle, accordée le 30 septembre dernier, à son ancien complice Michel Lelièvre.

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Des signalements à la police qui ne donnent toutefois lieu à aucune plainte ou presque. Seul une a été déposée.

Les témoignages tournés vers l’actualité

Mais les faits, eux, sont peu probants, les témoignages plutôt évasifs et rapidement tournés vers l’actualité : la potentielle libération conditionnelle de Marc Dutroux qui suscite moult réactions comme des appels à “la peine de mort” pour “nos tueurs d’enfants”. Des réactions basées donc sur l’émotion, au détriment de la raison.

Mélangez donc les rumeurs les plus folles dans un contexte plutôt maussade, et vous obtiendrez ce qui se passe aujourd’hui dans les rues de Bruxelles : un vent de panique et des appels à “faire attention aux réseaux pédophiles” de plus en plus nombreux sur les différents réseaux sociaux. Tout comme les appels “à la vigilance” émanant de la police. De la part de la population également.

De fait, la vigilance, reste, de mise, le parquet de Bruxelles l’a encore rappelé ce lundi en fin de matinée.

Comment distiller le vrai du faux?

Mais dans un tel contexte, comment donc distiller le vrai du faux ? Le parquet et la police sont unanimes : en cas de suspicion d’un fait avéré, il faut prévenir la police le plus vite possible, sur base de faits probants. En tant que témoin direct ou en tant que personne liée à une victime potentielle.

Car la rumeur, bien qu’habillée de semblants de vérité, ne reste que mensonge si elle n’est étayée que sur base de suppositions.

Les exemples en la matière sont nombreux, comme le tristement célèbre procès d’Outreau, en France. Un procès au cœur duquel une affaire de pédophilie concernant le petit village situé dans le nord de la France n’était en fait basé que sur des rumeurs. Aucun fait, mais uniquement des témoignages qui semblaient bien nourris, sincères. Mais faux.

Les conséquences ont parfois été tragiques, des personnes accusées à tort se sont donné la mort. Car la rumeur tue. D’où l’importance d’être vigilant, sur la sécurité des enfants, et sur l’information qui est véhiculée.

■ Un reportage de Thomas Dufrane, Manon Ughi et Lola Depaepe

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28 octobre 2019 - 18h47
Modifié le 29 octobre 2019 - 14h21