L’appel à l’aide des travailleurs et travailleuses du sexe face à la crise

A Bruxelles, le quartier Nord est fermé, c’est le cas aussi des autres “quartiers rouges” du pays. UTSOPI, l’association belge pour et par les travailleur.euse.s du sexe demande aux différents gouvernements de notre pays un soutien urgent.

 

UTSOPI tient à souligner son accord sur les mesures prises pour lutter contre le coronavirus. “Mais en même temps, nous attirons l’attention sur la misère sociale que l’ordre de fermeture provoque, aussi nécessaire soit-elle. Vu la législation actuelle, personne ne sait si les TDS auront droit à une aide. La gestion du travail du sexe est toujours interdite par la loi, mais dans les faits, elle est tolérée. Les villes et communes peuvent choisir ce qu’elles tolèrent et quelles règles s’appliquent dans les quartiers rouges. Par exemple, le travail non déclaré est toléré à Anvers, ce qui fait que certaines TDS ont peu ou pas de sécurité sociale et certaines n’ont pas d’assurance maladie. À Gand, tous.tes les TDS sont enregistré.es comme personnel horeca mais vu les faibles montants de salaire inscrit sur la fiche de paie, il n’est souvent pas possible de profiter de la sécurité sociale. Est-ce que i.elles s’en sortiront au cours des semaines et des mois à venir?”.


UTSOPI demande une concertation avec les autorités, notamment pour examiner la question des doubles loyers (privé et professionnel) payés par les TDS travaillant en vitrine.

 

UTSOPI attire également l’attention sur les plus précaires parmi les TDS, les femmes, les hommes et les transgenres qui ne peuvent pas se rabattre sur un cercle familial ou amical, qui n’ont pas de fiche de paie ou de titre de séjour et se retrouvent donc dans un réseau de location avec des baux trop chers et à la semaine. Plusieurs d’entre eux se retrouveront bientôt à la rue.

 

UTSOPI demande donc des mesures de soutien des gouvernements fédéral et régionaux pour les TDS. “Nous lançons un appel aux villes et communes de notre pays. UTSOPI attire l’attention des autorités belges sur le fait qu’aux Pays-Bas, à Amsterdam, les TDS discutent avec le conseil communal des conséquences financières de la fermeture obligatoire des vitrines. La ville d’Amsterdam dispose d’un budget pour les projets de sortie de la prostitution qui pourraient être utilisés pour aider les TDS contraint.e.s d’arrêter temporairement leurs activités. Un tel budget n’existe pas en Belgique, même si des taxes communales sont payées pour les vitrines. Enfin, le soutien aux TDS est primordial pour des raisons de santé. Plus la situation financière des TDS s’aggrave, plus i.elles prennent de risques pour survivre. La violence contre les TDS et les infections sont plus fréquentes lorsque les TDS se retrouvent dans une grande précarité. Plusieurs de nos membres qui ont  arrêté leur activité depuis quelques jours, témoignent que certains clients leur proposent une somme d’argent supplémentaire pour une « passe ». Les TDS qui n’ont aucune autre source de revenus, aucune alternative, ne peuvent pas refuser”.