Coronavirus : quels sont les principaux lieux de contagion ?

Depuis quelques jours, on observe une forte augmentation de cas positifs au Coronavirus à Bruxelles. Hier, le gouvernement belge annonçait d’ailleurs la fermeture des cafés de la capitale. Une décision au sujet de laquelle les cafetiers s’interrogent. Quels sont finalement les principaux lieux de contagion ? Nous avons posé la question à un médecin hygiéniste.

La bulle familiale et les cafés

Aujourd’hui, aucune étude n’a été réalisée afin de comparer les différents lieux, et leur degré de contagion. Il est donc difficile d’affirmer exactement quels sont les endroits les plus à risques. Cependant, l’expérience de la littérature montre que les plus grosses épidémies se sont principalement développées dans des endroits confinés, avec beaucoup de personnes proches les unes des autres, et où les gens parlent fort. Autrement dit, les endroits bondés et bruyants où l’on ne porte pas de masque sont à proscrire. La décision par le gouvernement de fermer les cafés n’est donc pas anodine puisqu’ils sont les lieux parfaits pour la propagation du coronavirus. On y rigole, on y chante, on y danse et on y boit. Et tout cela, sans porter de masque…

Dans la vie de famille, c’est la même rengaine. La distanciation sociale est difficilement envisageable. D’abord parce que les surfaces dans lesquelles les personnes vivent sont trop étroites. Ensuite, parce que les membres de la famille partagent les mêmes sanitaires, pièces à vivre et canapés. Les particules contagieuses ont donc plus de chance de se déposer dans les pièces et sur les surfaces. Selon l’hygiéniste Michèle Gérard, “Il ne faut pas se leurrer, au sein des familles, les mesures sanitaires sont loin d’être respectées“.

Les transports publics

Télétravail encouragé, bars fermés, mais rames de métro souvent pleines à craquer. Les métros bruxellois sont-ils vecteurs de contagion ? Depuis quelques mois déjà, les Bruxellois changent leurs habitudes dans les lieux publics. Certaines scènes de la vie quotidienne donnent parfois lieu à des moments étonnants. Dans les transports en commun de la capitale, les sièges, les barres, portes de métro et de tram en effraient plus d’un. “Depuis la mise en place des mesures sanitaires, j’ai peur de toucher tout ce qu’il y a autour de moi. J’évite de m’asseoir lorsqu’il y a trop de monde, ou de toucher les boutons qui servent à ouvrir les portes. Surtout qu’il n’y a pratiquement jamais de produit désinfectant aux différents arrêts” témoigne une navetteuse. Plusieurs citoyens confient également craindre le non-respect des mesures sanitaires par les autres usagers.

Face à cette inquiétude grandissante, la STIB se veut rassurante. Elle affirme que tous les véhicules et les stations sont nettoyés quotidiennement. Aucun tram, bus ou métro ne quitte le dépôt sans avoir été désinfecté auparavant. Cindy Arents, porte-parole de la STIB ajoute que “depuis le début de la crise sanitaire, énormément de mesures ont été prises. Il y a une attention particulière qui est portée à tous les points de contacts pour les voyageurs. En dehors de ces mesures, il y a bien évidemment le port du masque qui est obligatoire. Une trentaine de contrôles sont effectués quotidiennement par la police et par la STIB“. Sans oublier les panneaux d’informations et les flyers qui font office de piqûre de rappel dans toutes les gares.

L’hygiéniste Michèle Gérard ajoute que “les transports en commun ne sont pas un grand lieu de contamination. D’abord parce qu’en général, les gens sont seuls, ils ne parlent pas beaucoup et ils ne restent pas assis très longtemps. Et même si on pense que les surfaces peuvent avoir été contaminées par les autres usagers, il suffit d’avoir une hygiène des mains correcte et d’utiliser du gel désinfectant“.

 

Daphné Fanon

■ Reportage de Fanny Rochez et Yannick Van Gansbeek, avec Laurence Paciarelli