3 500 nouvelles places d’hébergement pour les Ukrainiens : la Région bruxelloise présente son nouveau plan

La Région bruxelloise a dévoilé ce jeudi son plan pour créer 3 500 places d’hébergement collectif pour les réfugiés ukrainiens. Ces places seront progressivement mises en places dès la fin du mois de juin.

Aujourd’hui, 7 000 réfugiés ukrainiens sont hébergés en Région bruxelloise, ont annoncé en conférence de presse le gouvernement bruxellois et le coordinateur régional pour les réfugiés ukrainiens, Pierre Verbeeren. Mais ce chiffre devrait grimper à quelque 12 000 Ukrainiens hébergés d’ici à la fin de cette année. Une bonne part de ceux qui sont actuellement présents sont hébergés par des citoyens ou ont trouvé une solution de logement via le marché immobilier classique. Pour faire face à cette augmentation de la demande d’hébergement, la Région bruxelloise a mis en place une stratégie pour permettre de créer plus de places à destination des Ukrainiens dans le besoin.

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Des bureaux, des hôtels et des modules démontables

Ainsi, dix immeubles de bureaux vont être transformés en hébergements collectifs non meublés. Chaque hébergé participera aux frais à hauteur de 150 euros par mois par adulte (50 euros par mineur d’âge). Quelque 1 500 places seront ainsi mises à disposition via ce système.

Dix infrastructures de type hôtelier en reconversion (hôtels, internats, hôpitaux, maisons de repos, etc.) pourront héberger 1 500 personnes supplémentaires, moyennant une intervention de 225 euros par mois et par personne (75 euros par mineur).

En outre, six sites font l’objet d’une étude d’installation de modules démontables de qualité. Selon la secrétaire d’État bruxelloise au logement, Nawal Ben Hamou (PS), une cinquantaine de modules d’un bon niveau de confort seront commandés pour être implantés sur des sites en attente de la Société du Logement de la Région Bruxelloise. Quelque 500 personnes pourront être accueillies sur ces sites.

En complément de ces trois solutions, la Brussels Hotel Association (BHA) et ses membres garantiront aux communes et CPAS de la capitale des chambres à un prix plancher pour héberger temporairement (15 jours) des familles dans le besoin, le temps de trouver une solution plus durable. Les différents modèles permettront de créer 500 places en juin, 1 500 fin juillet, 3 000 en septembre et 3 600 fin octobre.

Enfin, la Région bruxelloise lance un appel aux bailleurs pour qu’ils acceptent des baux de courte période aux réfugiés ukrainiens qui se logeraient via le marché locatif privé (ils seraient près de 2 000 actuellement). La Région invite à ce que les baux prennent fin le 30 avril 2023 avec clause de renouvellement tacite pour six mois.

Un site internet pour connecter hébergeurs et hébergés

Une toute nouvelle plate-forme numérique développée par le Centre d’Informatique pour la Région Bruxelloise (CIRB) est désormais mise à la disposition des candidats hébergeurs via le site helpukraine.brussels, a annoncé le ministre Bernard Clerfayt (DéFI). Les Bruxellois peuvent y déposer leur offre d’hébergement. Ils y disposent d’un accès personnalisé aux données d’hébergement les concernant. Ils ont l’assurance que leurs données ne sont utilisées que confidentiellement et uniquement par les autorités et les ASBL agréées.

Le gouvernement a également précisé les conditions d’hébergement chez les citoyens bruxellois. Tous les hébergeurs, qu’ils passent par le site du CIRB ou non, devront signer une convention d’hébergement temporaire avec l’hébergé. Un modèle de convention est mis à disposition de chaque hébergeur. L’hébergement sera limité dans le temps (au libre choix, mais la Région propose trois mois renouvelables). L’hébergé paiera une indemnité d’hébergement (150 euros par mois et par adulte, 50 euros pour les mineurs). Cette indemnité ne couvrira que les charges. Si l’hébergeur propose d’autres services (repas, etc.), l’hébergé y contribuera dûment. Le CPAS pourra, à la demande de l’hébergé, verser cette indemnité directement sur le compte de l’hébergeur.

Voir aussi | Actiris déploie un plan d’action pour les réfugiés ukrainiens en recherche d’emploi (vidéo)

Charte et numéro vert

Une charte de cohabitation sera également mise à la disposition des hébergeurs et des hébergés (en ukrainien) pour accompagner la vie en commun dans le logement partagé, afin de favoriser la communication dès le début de la cohabitation et de définir ensemble ce qui est important pour chacun via des règles de cohabitation.

Si l’hébergeur se pose des questions, il pourra appeler le numéro vert 0800/40.400 les mardis et jeudis matins. Bruxelles Logement répondra à toutes ses questions sur l’hébergement.  L’hébergeur sera informé qu’il ne doit pas assurer l’accompagnement social des personnes hébergées, qui est couvert par divers organismes régionaux, d’emploi, sociaux, et de santé.

En matière de santé, en partenariat avec l’Hôpital Saint-Jean, du personnel soignant pratiquant la langue ukrainienne accueille les réfugiés au boulevard Pacheco. Une centaine de personnes par semaine y sont actuellement accueillies pour des problèmes physiques ou psychiques. Selon le ministre de la Santé Alain Maron (Ecolo), la Région essaiera d’y constituer un hub santé.

La Région élargira par ailleurs les subsides destinés aux associations d’aide au logement et à l’aide sociale au sens large aux nouveaux publics qu’elles accompagnent. La Région annonce notamment que le dispositif d’accueil des personnes en situation de grande vulnérabilité (sans-abris, migrants en transit, femmes victimes de violences…) sera prolongé au-delà du mois de mai.

Une campagne d’information et de sensibilisation de la population sera en outre lancée prochainement.

Plus d’informations sur l’accueil des réfugiés ukrainiens sur helpukraine.brussels

Avec Belga – Photo : Belga/James Arthur Gekiere

■ Reportage de Marie-Noëlle Dinant, Loïc Bourlard et Laurence Paciarelli