Congés de Pâques : confinement ou non, les communes se préparent à maintenir les garderies
À l’instar de la Flandre, la Fédération Wallonie-Bruxelles promet rapidement une circulaire “de coordination”. L’idée est de rassurer ces parents qui travaillent en première ligne. Et qui craignent la fermeture des garderies dans les écoles à l’occasion du prochain congé scolaire. Sur le terrain, les communes prennent déjà des mesures pour maintenir l’offre.
“Je suis personnellement convaincu que le confinement sera prolongé, peut-être même au-delà de Pâques”, s’inquiète Didier Gosuin (Défi). Le bourgmestre d’Auderghem ne veut pas attendre : “ça urge !”. “On ne va laisser personne le bec dans l’eau”, renchérit l’Ucclois Boris Dilliès (MR).
Ces annonces répondent à celle du ministre flamand de l’Éducation Ben Weyts (N-VA), qui promet que les enfants dont les parents exercent un métier crucial face à la crise pourront être accueillis également pendant les vacances de Pâques en Flandre. La Fédération Wallonie-Bruxelles organise des réunions de coordination, elles se tiendront jusqu’à la fin de cette semaine avec différents acteurs, dont les communes.
En pratique, à Bruxelles, très peu de parents font appel aux services de garderie durant le confinement. “Moins d’1% de la population scolaire”, selon un attaché de presse bruxellois. Certaines écoles accueillant d’ordinaire 600 jeunes n’en comptent que dix ou douze en garderie. Des rationalisations ont eu lieu depuis le début du confinement et ce devrait encore être le cas lorsque les parents qui travaillent toujours prendront leurs congés planifiés. Mais pour certains, mobilisés à l’hôpital ou au supermarché, la question est criante.
“On n’est pas là pour compliquer la vie des gens”
Il faut avant tout veiller à maintenir un accueil selon Ridouane Chahid, bourgmestre faisant fonction d’Evere (PS) : “Du coup, on a décidé de transformer les stages déjà organisés en garderie”. Le frais bourgmestre ff promet d’ailleurs de faire preuve de souplesse et de compréhension pour les parents contraints au télétravail dans des espaces pas forcément énormes. “On n’est pas là pour compliquer la vie des gens”. Bref, pas de panique à ce stade. Ce discours diffère toutefois de celui de plusieurs communes bruxelloises, qui réservent leurs garderies aux parents effectivement sollicités par la crise. Mais il correspond à celui de la Flandre qui ouvre ses garderies scolaires à ceux qui se trouvent dans une situation difficile à la maison.
S’il reste une certaine autonomie locale, toutes les communes contactées confirment donc faire le nécessaire pour assurer cette continuité du service durant le prochain congé scolaire.
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Un surcoût pour les communes
Ces garderies sont gratuites. À Auderghem, le personnel volontaire pour travailler à la garde d’enfant est rémunéré à 200%. Une aide financière est également proposée aux écoles des autres réseaux que celui de la commune et qui maintiendront le service. À Uccle, le bourgmestre confie réfléchir à “une forme de récompense, par exemple pour le personnel des homes ou de propreté qui est fortement sollicité et sous pression”.
D’autres initiatives sont prises, au compte-gouttes. Ainsi, Auderghem a scruté ses registres de population et relevé tous les enfants en âge d’aller à l’école, 1363 au total. “Chacun recevra chez lui un livre pédagogique adapté à son âge”, explique Didier Gosuin. Coût pour la commune : près de 16.000 €.
Michel Geyer – Photo : Belga/Eric Lalmand