“La Boum 2” : le collectif L’Abîme propose un rassemblement au Bois de la Cambre le 1er mai
Le rassemblement interdit du 1er avril dernier n’a visiblement pas eu raison des ambitions des organisateurs de “La Boum” : le collectif L’Abîme propose l’organisation d’un nouveau rassemblement dans le Bois de la Cambre, le 1er mai prochain. Plus de 5 000 personnes se disent déjà intéressés par l’événement.
Le 1er avril dernier, le canular d’un faux festival de musique dans le Bois de la Cambre, imaginé sur Facebook, s’est transformé en gigantesque terrain de bagarres entre 1 500 à 2 000 jeunes, et des policiers venus à pied, à cheval et avec des autopompes. Des dizaines de personnes ont été blessées dans ces affrontements. 22 personnes ont été arrêtées jeudi soir, et 11 autres ont encore été privées de liberté le lendemain, suite à un nouvel appel à la manifestation contre les mesures Covid-19.
Cela n’a cependant pas suffi à apaiser les tensions. Le collectif L’Abîme, qui se dit à l’origine du premier canular du Bois de la Cambre, a décidé de remettre le couvert en relançant sur Facebook un événement nommé “La Boum 2”. Planifié au 1er mai prochain, l’événement attire déjà plus de 5 000 personnes intéressées, à l’heure d’écrire ces lignes.
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Dans un communiqué, le collectif à l’origine de l’événement explique que cette soirée est une réponse à la lettre ouverte de la ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden (CD&V). “Je comprends que ça semble injuste. Je comprends également que vous ayez de plus en plus de mal à me croire lorsque je vous dis que cette situation sera bientôt derrière nous. Bien sûr, s’il existait un bouton qui résoudrait tout d’un seul coup, je l’aurais appuyé depuis longtemps”, indique-t-elle notamment dans cette lettre publiée samedi dans De Standaard.
“Votre mission, si vous l’acceptez madame la ministre puisque vous nous avez proposé votre aide, est de nous accorder l’autorisation officielle ainsi qu’une date pour l’organisation d’une BOUM 2 dans le bois de la Cambre et, si vous le jugez nécessaire, de nous proposer des règles sanitaires qui prendraient en considération les avis de spécialistes dont certains estiment que le risque de ce genre d’événement est minime et pourtant tellement vital à notre jeunesse. Ne serait ce pas là un bel hommage à rendre à nos sacrifices consentis pour nos ainés“, affirme le communiqué du collectif L’Abîme, qui ajoute qu’il “ne (nie) pas l’encombrement des hôpitaux” mais ne veut pas “ignorer l’impact négatif du confinement sur la totalité de la population”, jugeant de “lois liberticides“ et parlant de “répression policière” et “d’usage de la peur”.
“Nous demandons d’ailleurs la clémence de la justice pour nos camarades sanctionnés par la police pour le simple crime d’avoir été présent au bois de la Cambre et d’avoir fait face à la répression disproportionnée dont ils ont été témoins et victimes”, ajoute le collectif à l’attention de la ministre de l’Intérieur. Avant d’ajouter que L’Abîme ne fait “que coordonner une envie populaire et naturelle à se rassembler et à faire la fête”.
Pour rappel, selon le calendrier actuellement annoncé par le Comité de concertation, l’horeca pourrait rouvrir ses portes le 1er mai prochain si les chiffres des contaminations au Covid-19 et des hospitalisations redescendent drastiquement.
Contacté, le collectif L’Abîme n’a pas encore répondu à nos sollicitations.
Ouverte au dialogue, la ministre de l’Intérieur juge le 1er mai trop tôt
La ministre de l’Intérieur, Annelies Verlinden, est ouverte au dialogue, selon son cabinet : “La date du 1er mai est un peu trop tôt pour organiser un tel événement mais elle est ouverte au dialogue. Néanmoins, pour avoir ce dialogue, il faut aussi savoir avec qui parler. Donc, Madame Verlinden se dit ouverte mais certainement pas le 1er mai.”
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Gr.I. – Photo : capture Facebook/L’Abîme