Le bulletin de Rudi Vervoort: des portes qui claquent mais le ministre-président ne tremble pas

Le bulletin de Rudi Vervoort, PS, ministre-président de la Région bruxelloise en charge du développement territorial, de la rénovation urbaine, du tourisme et de la promotion de Bruxelles.

Analyse Vanessa Lhuillier

Note globale

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Action : 19/50

Le dernier mandat de ministre-président de la Région bruxelloise n’aura pas été un long fleuve tranquille pour Rudi Vervoort. On pourrait même dire qu’il a été à l’exact opposé du précédent. Là où entre 2014 et 2019, le gouvernement Vervoort n’avait pas connu de remous, entre 2019 et 2024, les tensions ont émaillé la législature avec des portes qui claquent et des réunions à distance pour déminer les dossiers. Résultat : plusieurs projets ont été remis dans le congélateur comme le plan d’aménagement directeur de la friche Josaphat, la question de l’abattage rituel avec ou sans étourdissement, ou encore la réforme de la taxe kilométrique. Avec un gouvernement composé essentiellement de primo-ministres (Maron, Trachte, Van den Brandt, Persoons, Ben Hamou), Rudi Vervoort a du mal à créer une cohésion de groupe. Pascal Smet, Alain Maron ou Bernard Clerfayt créent des tensions.

Malgré cela, tout semble couler sur le cuir de l’homme politique everois et le gouvernement reste en place. Il ne se mouille pas publiquement et c’est d’ailleurs un reproche que lui font certains. Dans cette équipe, il manque de leadership. Dès la crise du covid, cela transparait. Au conseil national de sécurité, il peine à faire peser Bruxelles. Mais comme toujours, Rudi Vervoort s’en sort et ses ministres ont réalisé une importante partie de l’accord du gouvernement.

Une faille temporelle pour le développement territorial

Dans ses matières, il réussit à faire adopter le plan taxi qui empoisonne la vie publique depuis l’arrivée d’Uber en 2014. Idem pour le dossier de l’hébergement touristique avec Airbnb. Personne n’est content, donc cela doit être un bon accord.

Par contre, le développement territorial régional n’avance toujours pas. Dans les Plans d’aménagement directeurs, peu sont arrivés à une mise en exécution. Deux seulement ont été approuvés, les contrats de quartier sont revus à la baisse et l’hippodrome de Boitsfort n’est toujours pas exploité pleinement. Quant au plateau du Heysel, aucun accord n’a été trouvé avec la Ville pour la rénovation des palais des Expositions et Neo reste dans les limbes. Seule la partie parc sportif est assurée de voir le jour.

Enfin, depuis plusieurs semaines, Rudi Vervoort doit faire face à des fusillades en rafale, souvent liées au milieu de la drogue. Alors qu’il dispose de pouvoirs en matière de sécurité, il semble ne pas les utiliser au maximum. Ses réponses sont tardives et il renvoie la balle au fédéral, une fois de plus.

Vision : 12/25

Le logement, une priorité

Rudi Vervoort est un socialiste convaincu. Il adopte la vision de la ville à 10 minutes pour tous. Cela s’inscrit dans les plans d’aménagement du territoire où les équipements collectifs doivent être accessibles à tous, quel que soit le lieu d’habitation. Il a aussi voulu faire du logement une des priorités de la mandature. Finalement, peu seront construits. Pour le reste, difficile de savoir ce que veut Rudi Vervoort pour le Bruxelles de demain.

Communication : 8/25

Où est Rudi ?

Connaissez-vous le nom du ministre-président bruxellois ? Après trois gouvernements, peu de Bruxellois peuvent citer le nom de Rudi Vervoort. Pas d’amélioration sous cette législature par rapport aux précédentes. Sa communication reste lacunaire. Il n’incarne toujours pas Bruxelles et est inscrit aux abonnés absents lorsqu’il faudrait aller sur le terrain et rassurer la population.

A la Cocof, ministre en charge du Tourisme, de l’Enseignement, des crèches, de la Culture, des Personnes handicapées et du transport scolaire : peut mieux faire

En matière de politique en faveur des personnes handicapées, il a tenu l’accord de gouvernement avec la création de la maison bruxelloise de l’Autisme et un cadastre des infrastructures. Il a également été en faveur de la création d’une salle de consommation à moindre risque.

Par contre, le transport scolaire reste toujours problématique. Cela fait d’ailleurs partie de ses regrets. Quant aux crèches, le nombre de places a diminué à Bruxelles mais cela n’est pas uniquement de sa faute. Le changement de législation à la Fédération Wallonie-Bruxelles est en grande partie la cause de cette baisse.

Une fierté

Un regret

En réussite, on peut citer le plan taxi qui était dans l’accord de gouvernement. Cette réforme est le résultat d’un long processus politique mais également d’une concertation élargie au sein du secteur taxi. L’ordonnance votée par le Parlement bruxellois le 9 juin 2022 unifie le secteur taxi. Ainsi, un statut de base sera commun aux services de taxi de station et de rue. Un autre succès, c’est l’inauguration sous cette législature du Centre de crise et opérationnel bruxellois inauguré en 2020. Le Centre de crise est en effet opérationnel et peut désormais être utilisé dans le cadre de la coordination et de la gestion d’événements et de crises sur l’ensemble du territoire régional bruxellois.

Nous regrettons bien sur la Crise du Covid, puis la Guerre en Ukraine qui a ralenti l’aménagement urbain et les travaux de plusieurs chantiers sous cette législature

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