Rue de la Loi : quand il n’y a plus assez de policiers dans le métro

La sécurité est-elle garantie dans les gares et les métros bruxellois ? On pourrait sans doute mieux faire, et les actes de petite délinquance étaient en recrudescence l’an dernier. C’est ce qu’affirme en tout cas le journal la Dernière Heure dans son édition de vendredi. En 2018, le nombre de vol à la tire aurait augmenté de 55% dans le métro et de 63% dans les gares SNCB. Les vols avec violence sont également en augmentation, même chose pour les agressions contre le personnel de la STIB.

Pour le ministre-président bruxellois, si les agressions augmentent, c’est parce que le nombre de policiers diminue. La police des chemins de fer comptait plus de 200 inspecteurs en 2016. On est tombé à un effectif de 147 agents à la fin 2018, soit la moitié du cadre théorique de départ qui était de 290 personnes à Bruxelles.

Le ministre de l’Intérieur ne conteste pas ces chiffres mais il estime qu’il n’est pas en mesure de renforcer la police des chemins de fer à court terme. La solution pour lui serait que les zones de police locale puissent venir en renfort. Là, l’affaire prend une tournure politique.

La sécurité dans les gares et dans le réseau souterrain relève bien des compétences de la police des chemins de fer, créée pour cela, donc de la police fédérale. Cela fait 40 km de lignes de métro et de pré-métro  et  69 stations de métro à sécuriser. Les polices locales, elles, peuvent intervenir en surface.

Des accords de collaborations entre les deux polices existent pour les grandes gares comme Bruxelles-Nord ou Bruxelles-midi. Mais pas question que les polices locales descendent dans le métro pour pallier à une déficience fédérale alors qu’il manque 800 policiers dans les zones a donc répondu Rudi Vervoort au ministre de l’Intérieur. A chacun sa mission.

Bien sûr nous sommes dans une période électorale, et la sécurité est un thème sensible sur lequel les esprits s’échauffent facilement. Mais l’incident rappelle deux choses : d’abord qu’il ne suffit pas de crier qu’on fait de la sécurité une priorité pour réellement débloquer des budgets et remplir le cadre policier ; ensuite que quand deux niveaux de pouvoirs ne s’entendent pas, il y a peu de chances qu’ils collaborent.