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Rue de la Loi : Pascal Smet, le stakhanoviste de la communication

Une grande avenue avec 9 bandes de circulation, des parkings dans tous les sens, des commerces de luxe :  c’est l’avenue de la Toison d’Or telle qu’elle existe aujourd’hui. Moins de voies de circulation, des pistes cyclables, un large chemin pour les piétons avec des bancs, un nouvel éclairage public et toujours autant d’arbres, et même un peu plus, une ambiance promenade emballage Champs-Élysées : c’est le projet de Pascal Smet (sp.a). Projet que vous avez peut-être pu voir dans les journaux puisque le ministre de la mobilité et des travaux publics vient de déposer le permis de bâtir.

Si vous avez raté Pascal Smet à propos de l’avenue de la toison d’or, vous l’avez peut-être lu, vu, entendu annoncer que la fin de l’autoroute de Liège comptera une bande de moins à partir de lundi prochain, que le rond-point Schuman allait devenir piéton, ou encore que le quartier Yser, avec un pont au-dessus du canal, allait complètement changer de look. En fait, c’est très simple, chaque jour, Pascal Smet a quelque chose à annoncer. Et comme il agit sur des dossiers très concrets à chaque fois ou presque, il passe dans les médias.

Évidemment, la coïncidence entre cette hyperactivité médiatique et la campagne électorale n’est pas complètement fortuite. Le ministre a beau affirmer que tous ces dossiers arrivent à maturation maintenant, conséquence logique de cinq années de travail, personne n’est dupe. Même chose pour le plan “Good Move” qui fixe les objectifs de mobilité en région bruxelloise pour l’avenir : sur le fond, le plan est plutôt jugé bon. Sur la forme, le faire adopter juste avant l’élection fait grincer quelques dents : une manière de contraindre le prochain exécutif  à endosser l’héritage du ministre, qu’il en soit ou non. Une manière aussi de fixer le débat autour de ses propres projets.  Il faut le lui reconnaître : Pascal Smet est une bête de campagne, il adore les médias et les débats, fait preuve d’un volontarisme à toute épreuve, et à deux semaines des élections, c’est comme si un rouleau compresseur s’était mis en route. N’essayez pas de lui parler de ses difficultés avec le secteur des taxis, ou des tunnels qu’ il a fallu gérer en urgence, lui est branché métro, mobilité douce, piste cyclable, véhicules partagés, des projets, encore des projets, toujours des projets.

La raison de cette hyper-présence est la conséquence d’une hyperpersonnalisation de la campagne électorale des socialistes flamands. Le SPA a Bruxelles a même renoncé à son propre nom pour présenter une liste qui s’appelle One Bruxelles. À Bruxelles, le SPA, c’est donc Pascal Smet, Pascal Smet et encore Pascal Smet.

Ce qui est peut être dommage. La saturation de l’espace médiatique par le ministre de la mobilité finit par empêcher d’avoir un débat serein sur son bilan. Un bilan qui est loin d’être mauvais, mais que l’agitation des dernières semaines finit par masquer.