Avec sa station d’épuration sud rénovée, Bruxelles rejoint le top européen

La ministre bruxelloise de l’Environnement Céline Fremault, ainsi que les responsables de la Société bruxelloise de Gestion de l’Eau et du consortium privé Vinci-CFE-Nizet (VCN) ont inauguré vendredi la station d’épuration située au sud de la capitale.

Avec ce nouvel équipement, la Région bruxelloise, longtemps considérée comme le cancre de la classe européenne dans ce domaine, en rejoint le sommet, a affirmé le directeur général de la SBGE, Damien Dekeyser. En activité depuis l’an 2000, la centrale d’épuration sud a subi une rénovation qui s’apparente en fait davantage à une opération de reconstruction via un vaste chantier entamé en 2014. Elle sera exceptionnellement ouverte au public dimanche de 10h à 16h, dans le cadre des Journées bruxelloises de l’eau.

La nouvelle installation permet désormais de traiter l’azote et le phosphore. Son procédé central consiste en une “filtration membranaire”: 226.000 m2 de membranes pourvues de trous invisibles à l’oeil (diamètre 0,04 micron) filtrent l’eau avant son rejet dans la Senne et contribuent au traitement des micro-plastiques présents dans l’eau. Ceux-ci contaminent l’ensemble des mers et océans et les espèces marines. Il s’agit notamment de micro-fibres provenant de l’usure d’objets en plastique, de micro-billes de polystyrène. Ils peuvent également provenir des produits cosmétiques. La station d’épuration de Bruxelles sud est désormais la deuxième unité la plus importante recourant à ce type de traitement en Europe après celle d’Achères (Yvelines-ouest de Paris).

Pour mener l’opération à bien, la Société bruxelloise de Gestion de l’Eau (SBGE) a bénéficié d’un financement de 75 millions d’euros. Le chantier n’est pas terminé. La station sera équipée d’ici août 2020 d’un nouveau dispositif de traitement des boues d’épuration qui permettra de réduire de 30% la quantité de boues à évacuer et de produire de l’électricité verte par cogénération.

Désormais, un quart des eaux usées de la Région bruxelloise, soit l’équivalent de la consommation de 360.000 habitants, sera traité par ce procédé à haute performances permettant aussi de réutiliser l’eau pour l’arrosage ou de l’irrigation. Bruxelles dispose par ailleurs depuis 2007 d’une station située au nord de la capitale, qui est quant à elle dimensionnée pour traiter les trois quarts des eaux usées des équivalents-habitants (EH) de la Région bruxelloise et d’une partie des communes flamandes de la périphérie. Le procédé central (oxydation par voie humide) n’est pas le même qu’à la station d’épuration sud.

Avec Belga

Images et interviews (Nicolas Franchomme)

Voir aussi : La station d’épuration-sud en peine rénovation (31 juillet 2018)

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15 mars 2019 - 14h39
Modifié le 15 mars 2019 - 16h10