Précarité étudiante : plus de 1.500 étudiants ont marché virtuellement derrière la Fef

A l’occasion de la journée internationale des étudiants, de multiples paires de baskets ont rempli mardi en début d’après-midi la place Surlet de Chokier, devant le siège du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Une manière de symboliser les quelque 1.500 étudiants qui ont pris part à la marche virtuelle organisée contre la précarisation des étudiants et un refinancement de l’enseignement.

Seuls quelques étudiants masqués étaient présents pour respecter au mieux les mesures de restrictions sanitaires. Ils portaient des pancartes indiquant les différents établissements comptant des étudiants ayant pris part à la marche. Une banderole reprenant l’intitulé de l’action avait été déroulée sur le sol. Des témoignages sur le vécu d’étudiants précaires étaient déposés entre les chaussures.

Depuis le 2 novembre, 1.524 étudiants ont téléchargé une application qui calcule le nombre de pas effectués et ont fait près de 47,75 millions de pas, soit 36.174 kilomètres. “L’idée était de marcher de manière collective à travers cette application”, explique Chems Mabrouk, présidente de la Fédération des étudiants francophones (Fef) à l’initiative de la marche.

“Il faut un plan de lutte contre la précarité étudiante et, dans ce plan de lutte, il doit y avoir toute une série de choses. Il doit y avoir des mesures pour aller vers la gratuité de l’enseignement supérieur, des mesures pour l’aide au logement…”

Selon une enquête effectuée par la Fef auprès de 7.700 étudiants, la crise sanitaire a exacerbé les inégalités dans l’enseignement supérieur. Ce sont ainsi 32% des étudiants qui disent rencontrer des difficultés supplémentaires pour payer leurs études, et ce notamment à cause d’une perte totale ou partielle de leurs jobs étudiants pour 25% d’entre eux.

La Fef estime que les 50 millions d’euros récemment promis par la ministre de l’Enseignement supérieur Valérie Glatigny sont insuffisants. La fédération relève que le financement par tête d’étudiants n’a fait que décroître ces dernières années, le principe de l’enveloppe fermé entrant ici en cause.

Belga

■ Images et interview d’Elodie Fournot – Photo/Frédéric Soumois