Métro Nord-Sud : l’ARAU et Inter-Environnement demandent de renoncer au projet

L’Atelier de Recherche et d’Action Urbaine (ARAU) et Inter-Environnement ont une nouvelle fois plaidé ce mardi pour un moratoire sur le projet de métro vers le Nord, à Bruxelles.

Pour ces deux associations adversaires de longue date de ce projet, les difficultés financières en rapport avec la crise liée à la pandémie et les changements de comportement que celle-ci ne manquera pas d’induire pour les années à venir justifient de se consacrer à des projets bien plus essentiels.

Selon celles-ci, la pandémie actuelle accélère la nécessité de repenser les habitudes de mobilité et d’investir dans les réaménagements de l’espace public. “Les pouvoirs publics lancent pourtant une procédure de marché public pour les chantiers du tronçon Nord-Bordet du métro 3 alors que l’étude des incidences environnementales du projet et de ses alternatives est toujours en cours et que les procédures d’enquête publique et de concertation n’ont donc de facto pas encore eu lieu. À l’aube d’une nouvelle crise économique, est-il judicieux de persévérer dans la construction d’une infrastructure qui coûtera au minimum deux milliards d’euros au contribuable“, demandent l’ARAU et Inter-Environnement.

Dès la semaine du 20 avril, l’ensemble des chantiers du métro 3 disposant des permis ont repris sur l’axe Albert-Nord. Or, la modification du Plan Régional d’Affectation du Sol relative au métro Nord fait toujours l’objet d’un recours au Conseil d’État, de même que le permis d’urbanisme.

Les deux associations reprochent également à Beliris d’avoir lancé le 13 mai dernier le marché public pour les 4,5 km de tunnel à construire ainsi que les 7 nouvelles stations de métro, alors qu’aucune enquête publique de demande de permis n’a encore eu lieu pour la deuxième section Nord-Bordet et que l’étude d’incidences environnementales n’est pas clôturée. Qui plus est, “en ce début de récession économique, les modalités de financement du projet restent floues. Beliris interviendra à hauteur de 50 millions par an pendant 10 ans, et pas un centime de plus. Tout le reste du budget ainsi que tous les dépassements inévitables, seront aux frais de la Région bruxelloise qui n’avait déjà pas les moyens d’assurer cette charge financière avant la pandémie“, insistent les deux associations.

Enfin, à l’heure où les comportements de mobilité seront appelés à changer sans que l’on puisse prédire à quoi ils ressembleront dans 10 ans, date minimum de mise en service du métro, il apparaît qu’une stratégie qui consiste à améliorer les conditions de circulation pour les piétons, cyclistes et transports en commun de surface est bien plus efficace, nettement moins chère, et beaucoup plus rapide à mettre en œuvre…, ont-elles encore dit.

Belga