Les épiceries sociales ont de plus en plus de demandes mais peinent à s’approvisionner comme avant
Les épiceries sociales sont devenues indispensables à de nombreux consommateurs dans le besoin. Notre équipe a poussé la porte de l’une d’entre elles, située dans les Marolles. Les demandes d’aide ne cessent d’augmenter, mais l’approvisionnement ne suffit plus.
Allison est sans revenu depuis des problèmes administratifs. Cette maman de deux enfants fait partie des 400 clients inscrits à l’épicerie sociale des Capucines. Dans ce magasin, situé au cœur des Marolles, rien n’est gratuit, mais il n’y a que des petits prix. “Pour un caddie plein avec un budget de 50€ par semaine, c’est déjà énorme. On voit la différence, c’est une très grosse économie qu’on peut faire sur notre budget“, se réjouit Allison.
Emilie Many est à la tête de ce projet depuis 7 ans. Elle y travaille avec 50 services sociaux de la capitale. La demande d’aide est croissante, alors que l’approvisionnement de son épicerie est de plus en plus compliqué : “Aujourd’hui, malheureusement, le système de l’aide alimentaire fonctionne sur les invendus de la grande distribution. Ça ne suffit plus“, regrette Emilie Many. “On a besoin de partenaires privés, qui vont adhérer à notre projet“. Elle rappelle que les donations sont déductibles fiscalement : “Ça peut être un intérêt pour les entreprises de donner aux Capucines. C’est un engagement social et ça favorise l’harmonie sociale“, argumente-t-elle.
L’épicerie sociale Les Capucines est une entreprise 100% privée et ne reçoit aucune aide publique. L’enjeu dépasse pourtant largement l’aide alimentaire. L’ASBL emploie du personnel et forme chaque année 20 personnes au métier de réassortisseur.
■ Reportage de Marie-Noëlle Dinant, Yannick Vangansbeek et Timothée Sempels