Transfert de Faïz Selemani : la Pro League invite l’Union St-Gilloise et Courtrai à s’entendre

Le transfert de Faïz Selemani au KV Courtrai est contesté par l’Union Saint-Gilloise, qui estime que le contrat du joueur comorien ne pouvait être cassé.

La Pro League, en charge des clubs professionnels de football, a invité mercredi l’Union Saint-Gilloise et le KV Courtrai à s’entendre au sujet du transfert de Faïz Selemani, a confirmé mercredi le CEO de la Pro League Pierre François.

L’Union, qui a appris sur le site internet de Courtrai que son joueur Faïz Selemani y avait signé un contrat de trois ans après avoir été renvoyé dans le noyau B, menace en effet de porter l’affaire devant les instances de la FIFA et de l’Union Belge. Elle conteste la légitimité de la rupture unilatérale de son contrat pour faute grave, invoquée par le joueur international comorien, et dénonce les pratiques mafieuses de Courtrai.

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On ignore encore si ces réunions de conciliation, demandées par la Pro League, vont effectivement se tenir. Pierre François n’y assistera pas, mais estime que des accords entre les clubs concernés devraient pouvoir être trouvés. “La Pro League n’interviendra directement que si le modèle économique des compétitions qu’elle organise devait être menacé”, a-t-il précisé. “Mais nos bureaux sont à la disposition des clubs concernés”, a-t-il ajouté.

L’Union belge devra trancher

S’il comprend parfaitement que l’Union conteste l’urgence invoquée par Selemani pour rompre unilatéralement son contrat jusqu’en 2021 avec option, Pierre François ne se prononcera pas officiellement à propos du différend. “C’est du ressort de la fédération (l’Union belge de football, ndlr) où sont affiliés l’Union et Courtrai, censés connaître le règlement et la procédure”, indique-t-il.

Plus précisément : les fautes graves de l’Union dénoncées par Selemani doivent être évaluées par un comité d’arbitrage de seize membres, avant d’autoriser le joueur à se lier à un autre club. C’est à Courtrai de lancer la procédure. Ensuite le joueur (Selemani) ne sera pas autorisé à jouer tant que cette commission ne se sera pas prononcée.

“La viabilité de nos clubs repose sur notre système de transferts”

En règle générale, la Pro League ne voit pas d’un bon œil des joueurs liés contractuellement tenter de se libérer de leurs obligations par des astuces. “Nous devons éviter de compromettre le modèle économique sur lequel repose notre compétition”, prévient Pierre François. “La viabilité de nos clubs repose sur notre système de transferts”, ainsi que l’a démontré une étude de Deloitte. “Des incidents de ce genre pourraient se multiplier si on n’y fait pas attention. Il faut empêcher que d’autres clubs suivent cet exemple. Même des clubs étrangers pourraient s’en inspirer pour piller notre championnat. Il faut donc faire preuve de la plus grande vigilance, pour ne pas se laisser engloutir par une marée noire venue du large. En particulier, des clubs étrangers dont le propriétaire possède egalement un club belge…”

Avec Belga – Photo : Belga/John Thys