Football : l’engouement autour des Diables rouges en berne à cinq mois de la Coupe du monde

Ce mercredi soir, les Diables rouges poursuivent leur parcours en Ligue des Nations, avec un deuxième match contre la Pologne. Cinq jours après la lourde défaite contre les Pays-Bas, l’équipe de Roberto Martinez est attendue au tournant, alors que du côté des supporters, l’euphorie de ces dernières années est retombée.

Comment expliquer cet engouement limité pour le parcours des Diables rouges en Ligue des Nations ? Cette compétition lancée en 2018 pour remplacer les matches amicaux internationaux n’est pas encore considérée par les supporters et les équipes comme un tournoi à part entière. Les rencontres sont toujours considérées comme des matches amicaux pour beaucoup, alors que le calendrier est déjà très chargé pour les meilleurs joueurs européens.

Cette année, en prime, la Ligue des Nations arrive à l’aube de l’été, après une longue saison post-Covid, en raison du déménagement de la Coupe du monde de football en novembre et décembre, vu sa localisation dans la fournaise du Qatar. Les joueurs sont fatigués par l’enchaînement de rencontres en club et certains comme Kevin De Bruyne ont clairement dit qu’ils n’avaient pas hâte de jouer cette Ligue des Nations, car cela signifie deux semaines de compétition en plus.

Autre argument expliquant cet engouement limité : la Belgique a manqué sa chance de remporter la Ligue des Nations l’an dernier, après sa défaite 2-3 contre la France alors qu’elle menait 2-0 à la pause. Ce duel est resté une grande désillusion pour les supporters belges. Cela a été vu comme un nouvel échec à la suite de deux Coupes du monde et deux Coupes d’Europe sans trophée. Cela pèse sur le moral des supporters, même si ceux-ci restent présents pour leur équipe : les matches font toujours le plein au stade Roi Baudouin et les audiences des rencontres internationales affichent entre 300 000 et 500 000 téléspectateurs en moyenne sur la dernière saison.

La “génération dorée” sur le déclin ?

L’engouement a longtemps tenu autour de la fameuse “génération dorée” des Diables rouges, ces stars individuelles qui font la gloire de l’équipe nationale masculine depuis près de dix ans. Cette ère semble toutefois dans sa phase descendante. Eden Hazard a enchaîné les blessures sur ces deux dernières saisons au Real Madrid, Romelu Lukaku avait annoncé sa retraite internationale d’ici 2020 avant de se rétracter et a connu une dernière saison compliquée à Chelsea, alors que Dries Mertens, Axel Witsel, Toby Alderweireld et Jan Vertonghen sont plus proches de leur fin de carrière.

Il reste évidemment de la marge pour certaines stars : Eden Hazard a 31 ans, Kevin De Bruyne 30 ans et Romelu Lukaku 29 ans. Mais le sélectionneur Roberto Martinez doit trouver des solutions pour les suppléer et même changer de tactique pour éviter de trop se reposer sur trois éléments offensifs talentueux, mais qui laissent des ouvertures à leurs adversaires. Cela s’est vu contre la France, l’Italie, les Pays-Bas, et cela risque encore de coûter cher aux Diables rouges à l’avenir.

Encore des doutes avant le Qatar

La Coupe du monde se disputera en fin d’année au Qatar : il est donc temps de fixer ce que sera l’équipe nationale belge d’ici au mois de novembre. Roberto Martinez ne veut toutefois pas tout bouleverser et l’a confirmé en conférence de presse, avant le match contre la Pologne : « On ne va pas chambouler 6 ans de travail commun alors qu’on n’a que 16 jours ensemble d’ici la Coupe du monde ».

Ainsi, la probable équipe-type semble déjà fixée, mais il existe toujours des points d’interrogation sur les remplaçants capables d’épauler cette formation de stars. Hans Vanaken et Leandro Trossard notamment ont gagné des points sur la dernière année alors qu’en défense, Dedryck Boyata et Jason Denayer n’ont pas été constants. Et Zinho Vanheusden, Arthur Theate, Sebastiaan Bornauw ou Hannes Delcroix semblent encore trop jeunes pour assurer une présence dans le onze de base des Diables. Il ne reste désormais que six à huit matches pour faire les choix définitifs en vue du Mondial qatari. Les supporters, eux, espèrent que ce duel contre la Pologne permettra de relancer une série victorieuse pour les Diables.

Grégory Ienco – Photo : Belga/Bruno Fahy