La réforme du statut des enseignants reste à l’ordre du jour, malgré les craintes sur son coût
Le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles n’entend pas pour l’heure renoncer à sa réforme du statut des enseignants, malgré les craintes exprimées par un comité d’experts quant à son impact budgétaire, a laissé entendre la ministre de l’Education, Valérie Glatigny (MR).
Selon un récent rapport d’experts mandatés par le gouvernement pour l’éclairer dans sa volonté d’assainir les finances de la FWB, l’abandon du statut pour les profs au profit de contrats à durée indéterminée pourrait générer des surcoûts “très conséquents” (plusieurs centaines de millions d’euros). Interrogée vendredi matin sur la Première (RTBF) sur ce point, Mme Glatigny a précisé que la réforme envisagée par le gouvernement ne s’appuyait pas sur un scénario unique, mais que “différents modèles” étaient à l’étude. “Il n’y a pas de modèle choisi encore. Certains modèles sont coûteux, d’autres le sont moins”, a fait valoir la libérale.
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La facture de la réforme dépendra notamment de la cotisation de responsabilité que le Fédéral demandera à la FWB pour les pensions de ses enseignants, a-t-elle éclairé. En fonction de la hauteur du montant qui sera arrêtée, “le modèle pourrait être avantageux“, a jugé la ministre. “Il faudra avoir une attention à la question budgétaire (…) et choisir le modèle le moins coûteux“.
A rebours des velléités de la ministre, le groupe d’experts recommande aussi au gouvernement de mener à bien l’allongement prévu du tronc commun, ce qui permettra d’économiser plusieurs dizaines de millions d’euros grâce à la fin des cours à options en 3e secondaire. “Mais ces économies, elles seront dues à des emplois perdus. Il s’agit de 1.400 emplois!“, a néanmoins rappelé vendredi Mme Glatigny tout se montrant préoccupée par les conséquences sociales de l’allongement du tronc commun.
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Face aux recommandations du groupe d’experts, les syndicats des enseignants ont réagi négativement, notamment face à toute augmentation de la charge horaire des profs ou la fin de dispositif de fin de carrière. Ces syndicats ont d’ailleurs clairement laissé planer une menace de grève si ces mesures étaient mises en oeuvre. “Je comprends l’inquiétude“, a encore dit Mme Glatigny, alors que le gouvernement vient d’entamer son conclave budgétaire. Il ne plaît à personne de devoir faire des économies, “mais il faut regarder la réalité en face“, a-t-elle ajouté, rejetant au passage les critiques formulées à gauche sur la composition du groupe d’experts désignés par le gouvernement. “Casser le thermomètre n’a jamais fait baisser la température. Notre volonté est de ne pas laisser une dette énorme. On ne travaille pas pour la prochaine élection. On travaille pour la prochaine génération“.
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Interrogée elle aussi sur les propositions d’économies contenues dans le rapport d’expertise, la ministre-présidente Elisabeth Degryse (Engagés) a précisé vendredi matin à notre micro que c’était bien le gouvernement, et non ces experts, qui déciderait en bout de course de mesures à prendre. La majorité MR-Engagés entend ramener le déficit de la FWB de 1,5 milliard d’euros actuellement à 1,2 milliard d’ici 2029, soit quelque 300 millions d’économies structurelles à terme. “Tous les secteurs devront contribuer à l’effort“, a-t-elle répété vendredi. “Notre volonté est de préserver l’essentiel des compétences de la Fédération“.
“Ce n’est pas un travail facile“, a ajouté l’Uccloise, consciente des réactions que cela pourra susciter. “Nous prendrons le temps d’expliquer nos décisions quand elles seront prises“. L’épure budgétaire est attendue d’ici octobre. Sondée également sur la volonté du MR de sabrer dans les subsides alloués à tout une série d’association engagées de l’éducation permanente, comme l’évoquait jeudi Le Soir, la ministre-présidente s’est montrée assez ferme. “Il n’est pas question d’arrêter ces budgets sans transition. On n’est pas là pour faire souffrir les gens. (…) L’éducation permanente est essentielle“, a souligné la centriste.
Avec Belga





