We Are Nature.Brussels demande à la région de suspendre les nouvelles constructions
Me Vincent Letellier, conseil de deux associations de protection de l’environnement, a pris la parole toute la matinée jeudi devant le tribunal civil de Bruxelles pour lui demander d’ordonner un moratoire sur l’urbanisation des espaces non bâtis en région bruxelloise.
Dans cette action, l’ASBL We Are Nature.Brussels et l’ASBL Bruxelles-Nature, rejointes par 1.330 habitants de la capitale, ont cité la Région bruxelloise pour défaut de “responsabilité climatique” dans la gestion des espaces naturels en “sur-construisant”.
◼︎ Reportage de Jean-Christophe Pesesse et Morgane Van Hoobrouck
“La Région est seulement en train de préparer l’étude qui va évaluer la qualité des sols. Alors il n’y a qu’une seule solution d’ici-là: stop béton!”, a plaidé Me Letellier.
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Ce dernier a développé un long argumentaire, dans une salle comble, pour démontrer que la Région bruxelloise manque à ses obligations, prises entre autres dans le cadre des accords de Paris de 2015, de mettre en œuvre des mesures visant à augmenter la capacité d’absorption carbone sur son territoire.
L’avocat a dès lors sollicité du tribunal qu’il ordonne, dans l’attente que le Plan régional d’affectation du sol (PRAS) soit adapté par rapport aux efforts qui incombe à la Région en matière de réduction des gaz à effet de serre, un moratoire sur l’urbanisation des sols vivants. En d’autres termes, qu’il soit provisoirement interdit sur le territoire de la région de construire sur des friches, des terres délaissées ou sur tout espace encore non bâti présentant une superficie de plus de 0,5 hectare.
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Quant à savoir pourquoi la Région n’a pas encore établi des plans et des stratégies d’adaptation pour assurer une viabilité du territoire face aux changements néfastes dus au réchauffement climatique, “c’est le grand silence”, a exprimé Me Letellier face à la juge qui a eu à connaître en mars 2021 l’Affaire Climat.
- Un reportage de J-C.Pesesse, M.Van Hoobrouck et L.Paciarelli