Volet belge des attentats de Paris : le règlement de procédure aura lieu les 2 et 3 février au Justitia

Le règlement de procédure pour le dossier “Paris bis” se tiendra le 2 février, et éventuellement le 3 février également, devant la chambre du conseil de Bruxelles qui siégera au Justitia à Haren. Ce dossier concerne l’enquête menée en Belgique sur la préparation des attentats commis à Paris en novembre 2015. La chambre du conseil entendra toutes les parties et décidera qui des inculpés doit être renvoyé devant le tribunal correctionnel et qui doit bénéficier d’un non-lieu. Vingt-et-une personnes sont inculpées dans ce dossier, dont douze pour participation aux activités d’un groupe terroriste et deux pour des infractions relatives à des armes ou à des faux en écriture. Les autres devraient faire l’objet d’un non-lieu ou d’une disjonction des poursuites en vue de les joindre à un autre dossier.

Les inculpés sont suspectés d’avoir, par un acte quelconque, bien que minime, participé aux attentats commis sur le sol français en novembre 2015.

L’enquête qui a été menée dans ce dossier appelé “Paris bis”, périphérique au dossier principal des attentats à Paris instruit en France, vise plusieurs personnes vivant en Belgique. Elles auraient été impliquées de manière indirecte dans les attentats commis au sein de la capitale française, par exemple en ayant loué des logements ou des voitures pour les auteurs, en leur ayant prêté du matériel et de l’argent, ou encore en leur ayant fourni ou fabriqué des faux documents d’identité.

Parmi les inculpés figure Sammy Djedou, le seul poursuivi pour la prévention de participation aux activités terroristes en tant que dirigeant, et non en tant que membre. Cependant cet homme est supposé mort en Syrie, tué par un tir de drone le 4 décembre 2016 à Raqqa. Il était parti en 2013 pour la Syrie où il aurait rejoint les rangs du groupe terroriste État islamique (EI) sous le nom d'”Abou Moussab”. Un “returnee” belge aurait déclaré à la justice que l’homme occupait d’importantes fonctions au sein de l’EI, où il était notamment chargé du recrutement de terroristes en vue de commettre des attentats sur le sol européen. Sammy Djedou aurait ainsi été en contact étroit avec Oussama Atar, considéré comme l’un des cerveaux des attentats à Paris et à Bruxelles.

Les frères Ayoub et Youssef Bazarouj sont également inculpés. Le second serait lui aussi mort en Syrie, où il avait rejoint les rangs de groupes islamistes radicaux en 2014. Il y serait devenu le bras droit d’Oussama Atar et d’Abdelhamid Abaaoud, lui aussi considéré comme l’un des cerveaux des attentats à Paris, et abattu le 18 novembre 2015 à Saint-Denis.

Mohamed Rabhioui et Soufiane Al Aroub, des proches de Mohamed Abrini, sont eux aussi inculpés, tout comme le petit frère de ce dernier, Ibrahim.

Abdoullah Courkzine et Zakaria Jaffal sont également inculpés. Le premier a été en contact avec la cousine d’Abdelhamid Abaaoud et le second, proche d’Abaaoud aussi, avait été localisé près de plusieurs planques utilisées par les auteurs des attentats du 13 novembre 2015.

Rafik El Hassani et Abid Aberkane figurent aussi parmi les inculpés. Le second avait hébergé Salah Abdeslam lorsque ce dernier a réussi à échapper à la police le 15 mars 2016, après le siège de la rue du Dries à Forest, où il se cachait avec Sofien Ayari et Mohamed Belkaïd.

Enfin, sont aussi inculpés Smaïl Farisi et Youssef El Ajmi, déjà inculpés dans le dossier des attentats de Bruxelles dans lequel la chambre du conseil s’est prononcée, le 5 janvier dernier, en faveur du renvoi aux assises pour le premier et d’un non-lieu pour le second.

Belga