Vincent de Wolf demande une gestion fédérale sur les réfugiés ukrainiens

Concernant l’accueil de réfugiés ukrainiens, Vincent de Wolf, bourgmestre d’Etterbeek et vice-président du Parlement bruxellois (MR), demande une phase fédérale.

L’inquiétude, c’est ce qui est ressorti de la Conférence des bourgmestres ce matin. “Beaucoup de collègues ont dit qu’il y avait un manque de communication. Par exemple, la Ville a ouvert un centre pour l’accueil de vivres, de médicaments, produits de première nécessité au Palais 11, certains ont pensé que c’était une initiative fédérale alors que c’était l’Ukraine via son ambassade qui a demandé ça à mon collègue Philippe Close” confie Vincent de Wolf. “On a parlé de décentraliser, Etterbeek a été cité avec d’autres communes pour créer un centre décentralisé dans l’ancienne agence ING sur la rue Père de Deken. On a eu une demande de notre commune jumelée en Pologne de l’Est, Siemiatycze, on va affréter des camions, on a fait appel à la population pour des dons. 

Ce mercredi, ils étaient environ 1500 candidats ukrainiens à espérer pouvoir remplir les papiers d’inscription afin de bénéficier de la protection temporaire offerte par l’Union européenne. Selon le secrétaire d’État à l’Asile et la Migration, Sammy Mahdi, interrogé par la RTBF, la Belgique s’attend à accueillir 200.000 réfugiés ukrainiens.

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Sur l’enregistrement, ce ne sont pas les communes qui vont prendre l’initiative” affirme le bourgmestre. Le centre d’accueil mis en place par le gouvernement fédéral à l’ancien hôpital Bordet est visiblement sous-dimensionné.Les communes ont appelé ce matin à passer à la phase fédérale de coordination, comme pendant la pandémie, pour que les instructions soient uniques. Le gouvernement prend la main avec le centre de crise, puis on adjoint les ministres-présidents, puis les gouverneurs (Haute fonctionnaire chez nous) et les bourgmestres, et là, c’est une chaîne de commandement qui est clair” demande Vincent de Wolf. “J’ai entendu que le secrétaire d’État avait demandé également la phase fédérale. On pense donc que ça se fera. Sinon de toute façon, le CORES (Conseil régional de sécurité) sera convoqué vendredi ou lundi pour coordonner l’aide, ce qui est l’essentiel.

Les citoyens aussi se mobilisent pour l’accueil de réfugiés. À Etterbeek, une soixantaine de familles ont demandé à héberger des Ukrainiens.On n’a pu encore envoyer personne alors ça doit se mettre en place. Il faudra vérifier si les conditions d’hébergement sont bonnes au niveau sanitaire et salubrité” souligne le bourgmestre. “Moi, je travaille avec le CPAS par rapport à ça, on a désigné un fonctionnaire pour centraliser les demandes et faire des visites domiciliaires avec les assistants sociaux pour que tout soit dans l’ordre. Les familles qui acceptent d’héberger dans leur vie privée vont le faire 2,3,6 mois, mais pas largement au-delà, ainsi on va devoir avoir des centres d’hébergement.

Une autre inquiétude persiste : les conséquences économiques de ce qui se passe en Ukraine. Avec des entreprises qui ne peuvent plus exporter, un prix de l’énergie qui est en train d’exploser et qui va compliquer la vie de certaines entreprises, mais aussi la facture énergie des ménages. Les CPAS vont être amenés à intervenir. “Que ce soit le fédéral, la région ou les communes, on avait redressé les finances. À Etterbeek, on a redressé les finances communales il y a une bonne dizaine d’années. Pour la première fois, on risque d’avoir un budget en déficit. On sort de la crise Covid, on doit aider des réfugiés qui vont arriver, mais quand l’État fédéral intervient, il y a toujours un solde à la charge des CPAS et les communes financent les CPAS. Normalement, le budget doit être en équilibre, mais c’est presque un exercice impossible pour beaucoup d’entités communales” conclut-il.

Retrouvez ici l’intégralité de l’interview de Vincent De Wolf 

■ Anaïs Corbin/ Une interview réalisée par Fabrice Grofilley