Union européenne : les divergences sur les quotas de répartition de réfugiés persistent
Les dirigeants européens ont conclu jeudi la première journée de leur sommet de décembre par une discussion “franche, mais sobre” sur les moyens de renforcer la politique migratoire de l’UE. L’échange de vues a principalement porté sur la question hautement symbolique des quotas de répartition de réfugiés, point sur lequel des divisions importantes persistent entre les États membres.
En 2015, le Conseil de l’Union européenne avait adopté une décision afin d’aider l’Italie et la Grèce à faire face à un afflux massif de migrants. Celle-ci prévoyait la relocalisation, à partir de ces deux États et sur une période de deux ans, de 160.000 personnes ayant besoin d’une protection internationale vers les autres États de l’UE. Des quotas de répartition avaient été mis en place, mais plusieurs pays ont systématiquement refusé de les respecter.
La Commission a toutefois proposé en 2016 une réforme du règlement de Dublin, pierre angulaire du régime d’asile européen, visant à rendre ces relocalisations de réfugiés permanentes et obligatoires pour tous les États membres.
En près de deux ans, les positions des uns et des autres ont peu évolué. Un constat qui s’est une nouvelle fois vérifié jeudi soir. “Il n’y a pas eu de nouveaux éléments qui sont apparus. Les sensibilités ont été réaffirmées”, a commenté une source européenne.
D’un côté les pays du groupe de Visegrad – Hongrie, Slovaquie, Pologne, République tchèque – se disent prêts à montrer leur solidarité aux pays en première ligne face aux arrivées de migrants comme l’Italie, mais excluent d’accueillir des demandeurs d’asile entrés dans l’UE par la Méditerranée.
De l’autre, une majorité de pays, dont la Belgique, acceptent que la solidarité puisse s’exprimer de différentes manières, mais insistent pour qu’aucun pays ne puisse s’exonérer d’un partage de l’accueil.
La réforme des règles de Dublin doit en théorie atterrir en juin de l’année prochaine, un délai qui paraît toujours tenable, selon plusieurs sources européennes.
“S’il n’est pas possible d’atteindre un consensus, il faudra passer à la majorité qualifiée”, soulignait-on notamment dans l’entourage du Premier ministre belge, Charles Michel.
Belga