Une centaine de producteurs de fruits rassemblés à Auderghem pour réclamer des prix honnêtes

Une colonne d’une cinquantaine de producteurs de fruits en tracteurs se sont dirigés vers Bruxelles lundi matin, à l’initiative des organisations Fruittelers et Cepifruit. Les producteurs se sont arrêtés dans la commune d’Auderghem devant le siège de la fédération du commerce, Comeos pour réclamer un prix honnête pour leurs produits.

Les producteurs ont pris la route aux alentours de 06h00 depuis Glons, dans la province de Liège. Ils sont ensuite passés par Oerle, Saint-Trond, Boutersem et Tervuren avant de rejoindre Auderghem via la N3. Devant le siège de la fédération du commerce, les producteurs y ont tenu plusieurs discours.

Le prix que les producteurs de fruits reçoivent actuellement pour leurs produits est trop faible, selon eux. Ils ne s’en sortent pas en temps de crise et estiment qu’une distribution équitable des bénéfices de leurs produits est la solution. “Nous vendons à pertes, ce qui est normalement illégal, mais vu que nous sommes dans le secteur primaire, c’est permis“, regrette Eric Jadoul, producteur de pommes et de poires. “Les grands magasins en profitent et ne partagent pas leurs marges avec nous“, ajoute-t-il. Eric Jadoul explique qu’une pomme de table coute 60 cents à produire, “on arrive difficilement à 35 ou 40 cents“.

“Mieux partager les marges”

Nous désirons un prix honnête pour un produit honnête“, explique Xavier Laduron, porte-parole de l’action. “Je ne dis pas que les marges sont trop élevées, je dis simplement qu’elles ne sont pas réparties équitablement. Tout le monde doit gagner sa vie, mais le but est de mieux partager les marges“, poursuit-il.

Plusieurs dizaines de producteurs français avaient également fait le déplacement afin de montrer leur soutien aux producteurs belges. Une action similaire sera d’ailleurs menée mardi à Paris, avec la présence de producteurs belges.

À la demande des producteurs, Dominique Michel, CEO de Comeos, est finalement sorti pour discuter avec les manifestants. Le ton est rapidement monté, les producteurs de fruit l’accusant de proférer des “mensonges”. Plusieurs producteurs ont ensuite versé des paniers remplis de pomme devant les portes de Comeos en geste symbolique.

Les fruiticulteurs se sont ensuite divisés en deux groupes pour prendre la direction de deux supermarchés afin de conscientiser consommateurs et grandes surfaces. Des fruits ont également été distribués devant les grandes surfaces voisines, pour sensibiliser les clients à leurs revendications. Mais le dialogue entre Comeos et les producteurs a été particulièrement difficile, ce lundi.

■ Reportage de Michel Geyer, Charles Carpreau et Hugo Moriamé.

La rédaction avec Belga – Photo : BX1