Un nouveau projet à l’hôpital Delta : “Passer de violence à bienveillance obstétricale”

Un tout nouveau service lié à la naissance voit le jour au Chirec de Delta.

Au centre de ses préoccupations : la bienveillance obstétricale. Un groupe de travail a été mis sur pied pour valoriser les valeurs du pôle mère enfant. Pour ce faire, le contexte est important puisqu’une étude avait révélé en 2021 que 40% des femmes interrogées auraient subi des violences obstétricales et gynécologiques. “Notre objectif était surtout de retrouver le dialogue et de faire comprendre aux gens que nous sommes surtout là pour les aider”, commence Géraldine Debruyne, gynécologue au CHIREC – Delta

Elle avoue avoir été blessée par cette étude : “Celles et ceux qui travaillent dans ce type de services n’ont pas fait tant d’années d’étude pour être taxés d’agresseurs. Notre objectif est d’aider les femmes. Dans les journaux, on a surtout pris celles qui voulaient un retour à la nature et qui sont un peu contre la médecine. Je pense qu’on ne nous écoute pas assez. Il y a tant de personnes qui nous remercient également. Nous ne sommes pas des bourreaux.”

Face à cette situation difficile à vivre pour les médecins, ils ont décidé, lors d’une réunion, d’essayer de changer le message. “L’objectif de ce nouveau service est de passer d’une violence à une bienveillance obstétricale. Cela fait deux ans que l’on réfléchit à une réponse face à cette étude.” Une équipe essentiellement féminine a été composée avec deux gyneco, deux sages-femmes, une kiné et une autre gynéco retraité. Une fois par mois pendant deux ans, elles ont trouvé des idées pour rétablir la confiance. Une charte a été créée avec des mots très importants comme consentement, bienveillance, engagement, tolérance… Pour l’invitée du 12h30, la grande clé réside dans la communication. “On essaye de s’adapter à tout le monde. Et l’objectif est d’informer un maximum, même si, lors de certaines situations d’urgence, ce n’est pas toujours possible.” 

Concrètement, une fresque symbolique de Philippe Geluck sera inaugurée et un projet de naissance a été élaboré. “C’est quelque chose de très ouvert. Nous voulons expliquer comment le service fonctionne et travaille. À titre d’exemple, au lieu d’une péridurale, on peut proposer un gaz hilarant, qui n’est évidemment pas invasif, pour se détendre par exemple. On ne connait pas le degré de connaissance des patientes. Les gens peuvent poser des questions et nous sommes là en amont pour les détendre. 50% du travail concerne une mise en confiance des patientes.”

  • Une interview de Géraldine Debruyne par Fanny Rochez et Vanessa Lhuillier dans le 12h30.