Un des derniers tailleurs de meules du pays en action à Woluwe-Saint-Lambert

Le vieux moulin situé au 8 de l’avenue Emmanuel Mounier a bénéficié cette semaine d’un travail de restauration artisanal.

Dans le moulin, il faut d’abord soulever la meule pour la retourner. L’opération est délicate; elle pèse plus d’une tonne. Pour commencer, Jacques fait appel aux outils modernes, ensuite à des outils plus anciens. Le tailleur de meules explique: “Il faut avoir un équilibre entre les surfaces de contact et et les surfaces d’aération. Si vous avez trop de contact, ça va chauffer et ça va bloquer. Si vous n’avez pas assez de contacts, vous n’aurez pas de la belle farine”.

C’est bien ça la différence avec les meules industrielles. Ici, la meule moud à froid, les germes restent dans le blé. C’est entièrement traditionnel et il faut être extrêmement précis. Jacques insiste: “Ce n’est pas une question de centimètres ou de millimètres, mas de dixièmes de millimètres. Raison pour laquelle après 200 ans la pierre est encore identique”. 

De père en fils

Jacques est un des derniers tailleurs en Belgique. Pour faire métier, pas question d’études. On apprend en regardant. il raconte: “J’avais sept ans. Mes parents avaient un moulin comme ça. Donc, j’ai appris avec le tailleur qui venait. Je suis le seul de mes frères à résister au fait de ne pas bouger pendant quatre heures”. 

■ Reportage de Thomas Dufrane et Yannick Vangansbeek