Un concours culinaire dédié exclusivement aux cheffes est organisé ce lundi
La première édition de “Be Cheffe”, le concours culinaire initié par la Fédération Horeca Bruxelles, a lieu ce lundi, à partir de 08h00, au Food Market de la Gare Maritime à Bruxelles. Quinze candidates réparties en trois catégories s’affrontent sur deux épreuves : la revisite d’un plat belge traditionnel au choix et une bouchée à la pomme.
Vous pouviez vous inscrire au concours, peu importe que vous soyez étudiantes, employées ou cheffes d’entreprises. L’important ici est de supporter les talents du futur de la cuisine belge. Plus d’une cinquantaine de femmes ont tenté leur chance, mais la Fédération n’en a retenu que 15, sur la base de leurs motivations.
“La cuisine, c’est une histoire de passion, on a donc préféré choisir celles qui hésitent, qui se cherchent encore. Je ne voulais pas d’un concours élitiste; je voulais que l’épicière du coin se porte également candidate. Ces femmes ne vont pas être cassées, elles vont être portées par les autres“, explique Ludivine de Magnanville, présidente de la Fédération Horeca Bruxelles.
Parmi les propriétaires de leur établissement, l’on retrouve Camille Jadoul (“L’altitude” à Forest), Déborah Libande (traiteur “Deby’s Delice”), Hilde Stekelorum (“Boîte” à Saint-Idesbald), Joo Stassart (“Racines” à Liège) et Valérie Delange (“Tontons” à Uccle). Un jury composé de dix experts culinaires et présidé par la cheffe Manon Schenck (“La table de Manon” à Durbuy) dégustera à l’aveugle les créations des participantes qui auront trois heures pour cuisiner.
Manque de représentation
Les critiques concernant la représentation des femmes dans l’Horeca ne sont pas neuves.
“Lors de la cérémonie des Michelin en 2022, j’ai fait une photo des lauréats et je me suis rendu compte qu’il n’y avait aucune nouvelle femme étoilée. C’est là que j’ai commencé à travailler sur l’idée de ce concours. Il faut prouver que les femmes comptent dans ce secteur et ne sont pas assez mises en valeur. On nous dit qu’il n’y a pas de femmes dans l’horeca mais en réalité, elles sont là mais cachées”, assure la présidente de la fédération, qui s’engage à rendre le secteur plus inclusif, et dès lors plus attrayant.
“Nous rêvons que les cheffes se sentent valorisées dans leur travail et dans leurs réussites, que les écoles fassent le plein d’apprenantes, que les instances financières ne fassent plus de différence entre un dossier entrepreneurial masculin ou féminin”, dénonce-t-elle encore.
Le concours, destiné aux femmes qui cuisinent en Belgique, de tous niveaux et de tous horizons, ambitionne également de remédier au syndrome de l’imposteur et au sentiment d’illégitimité trop souvent ressentis par celles-ci, l’objectif étant de favoriser leur épanouissement dans leur passion et de revaloriser le personnel minorisé et invisibilisé du secteur.
La soirée de remise des prix aura lieu le lundi 20 novembre, à Bozar, en présence du Premier ministre Alexander De Croo et des participantes qui présenteront leur création autour de la pomme en live cooking.
“Be cheffe” est amené à se perpétuer tous les ans afin de mettre en lumière les différents domaines de la restauration (bartender, sommelière, pâtissière…).
Belga