Un avocat critique le réquisitoire de Julien Moinil au procès Encro : “Un plaidoyer politique”

Julien Moinil - Belga

Au lieu d’un réquisitoire, le procureur du Roi Julien Moinil a livré devant la cour d’appel de Bruxelles “un discours politique” contre le trafic de stupéfiants, a dénoncé jeudi, devant la même cour, la défense d’un prévenu au procès Encro. Ce dernier revient, en seconde instance, sur un vaste trafic de cocaïne et de cannabis entre la Belgique et l’Amérique du Sud.

Après le parquet fédéral, qui a présenté lundi après-midi et mardi son réquisitoire pour les 58 prévenus jugés en appel, les avocats de la défense ont entamé leurs plaidoiries jeudi matin au Justitia, cet ancien siège de l’Otan implanté à Haren et reconverti en bâtiment de justice particulièrement sécurisé.

L’un d’eux, Me Maxime Parewyck, a saisi l’occasion pour revenir sur le réquisitoire du ministère public, qu’il a qualifié de “discours politique dans l’air du temps : celui du populisme”. “À coups de petites phrases”, le procureur a distillé “la peur”, cette “mauvaise conseillère” quand il s’agit de déterminer l’avenir d’un individu, a souligné le pénaliste.

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“Pourquoi aborder aujourd’hui la question des fusillades” qui ont éclaté ces derniers mois dans les rues de la capitale et qui sont liées aux guerres de territoire entre trafiquants, “alors qu’aucune des personnes dans cette salle n’est poursuivie pour ces tirs ?”, s’est-il interrogé. “Que cherche le parquet ?” Pour le conseil de Mohamed T., la réponse est simple : “des boucs émissaires”.

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Le ministère public, qui représente la société dans un procès, “attend des peines lourdes pour donner l’exemple”. Mais condamner “pour l’exemple n’est jamais juste”, a souligné Me Parewyck.

Magistrat au parquet fédéral durant plusieurs années (et représentant ce dernier en première comme en deuxième instance du procès Encro), M. Moinil a fait de la lutte contre le trafic de drogue dans la capitale son cheval de bataille.

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Les conseils de Mohamed T., qui a avoué avoir transporté des stupéfiants à plusieurs reprises fin 2020, ont plaidé le sursis. Le quinquagénaire a écopé de sept ans de prison en première instance et a déjà passé trois ans en détention depuis son arrestation en janvier 2021 à Paris, ont souligné ses avocats.

Belga

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