Rudi Vervoort sur Uber Files : “Cette affaire ne me distraira pas de ma tâche : réformer le secteur des transports”

Alors que les révélations d’Uber Files ont dévoilé des relations particulières entre l’ancien ministre bruxellois de la Mobilité Pascal Smet (one.brussels/Vooruit) et le lobbyiste en chef d’Uber entre 2014 et 2019, le ministre-président bruxellois Rudi Vervoort (PS) se réserve tout commentaire.

Ce mardi, le Consortium de journalistes d’investigation ICIJ a révélé des informations, dont le quotidien Le Soir s’est fait l’écho, sur les relations étroites entre l’ancien ministre bruxellois de la Mobilité et actuel secrétaire d’État de l’Urbanisme Pascal Smet (one.brussels/Vooruit) et le lobbyiste en chef d’Uber à l’époque et aujourd’hui lanceur d’alerte sur les Uber Files, Mark MacGann. Ces révélations ont mené à la demande de nombreux partis (PS, Ecolo, Groen, Les Engagés, Vlaams Belang, N-VA) d’ouvrir une commission d’enquête au Parlement bruxellois pour faire toute la lumière sur cette affaire.

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Interrogé dans les colonnes du Soir sur les Uber Files et ces informations mettant en cause Pascal Smet, le ministre-président bruxellois Rudi Vervoort (PS) ne fait “pas de commentaire” sur l’affaire en tant que telle. Mais il indique que même en cas d’ouverture d’une commission d’enquête parlementaire, cela ne le “distraira pas de la tâche qui est la mienne. À savoir que le parlement bruxellois a adopté récemment un projet d’ordonnance réformant profondément les règles en vigueur dans le secteur des taxis et les autres formes de transport rémunéré de personnes, et que nous irons au bout des choses”, dit-il.

“Aucun régime de faveur”

“La réforme profonde dont il est question touchera Uber comme d’autres plates-formes et organisations. Bref, affaire Uber ou pas, lobbying ou pas, nous prendrons les arrêtés d’exécution dans les temps, et nous serons prêts pour la rentrée de septembre-octobre, ajoute le ministre-président bruxellois. Ce dernier estime que ces révélations ne changent pas les composantes actuelles du dossier : “Comprenons-nous bien : je n’absous pas Uber des fautes qui auraient pu être commises, je n’ai pas d’éléments, nous n’en sommes pas là, a fortiori, il n’y aura aucun régime de faveur, et quoi qu’il en soit, la réforme du paysage imposera ses exigences et ses conditions à tous de la même manière. C’est cela qui compte finalement”.

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Rudi Vervoort indique également avoir déjà rencontré à plusieurs reprises le patron d’Uber sans que cela ait “altéré (son) autonomie de jugement”, estime-t-il. “Là, le gouvernement bruxellois poursuit, nous sommes tous au travail, Pascal Smet aussi”, conclut-il.

Gr.I. – Photo : Belga/Pool Olivier Hoslet