Renforcer une communication positive pour amener les citoyens hésitants vers la vaccination

60,2% de la population bruxelloise a reçu au moins une dose de vaccin et 72% des plus de 18 ans sont totalement vaccinés. Cela laisse encore une part importante de la population qui n’a toujours pas reçu sa première injection. La Cocom a voulu savoir comment elle pouvait communiquer avec eux de manière plus efficace. Pour cela, elle a commandé trois études.

Le but de ces études est de déterminer quels sont les freins à la vaccination des 30% de Bruxellois qui ne veulent pas du vaccin. Pour cela, il y a eu deux études. La première est qualitative. La société MaResCon a interrogé pendant une heure, 22 Bruxellois entre 18 et 60 ans qui n’étaient pas vaccinés. Aucun d’eux n’a été malade ou n’a eu de proches atteints.

Pour ces personnes, elles ne sont pas antivax mais minimisent l’importance de la maladie. Elles se disent que jusqu’ici, elles n’ont rien eu et que cela continuera ainsi. Comme de plus en plus de personnes sont vaccinées, le virus circule moins et elles sont un peu protégées. Elles doutent aussi beaucoup de l’efficacité des vaccins surtout qu’il faut déjà refaire une dose 6 mois après la deuxième et que le virus circule toujours.

Les chercheurs montrent que les personnes n’ont pas confiance dans les décisions des politiques et croient plus volontiers le professionnel de santé qu’elles connaissent plutôt que l’expert qu’elles voient à la télévision.

Une étude quantitative

Dans la deuxième étude qui est quantitative, 783 Bruxellois ont été interrogés. Ici aussi ils ne sont pas vaccinés ou viennent juste de recevoir leur première dose. 70% disent avoir peur de contaminer les autres et 48% d’attraper la maladie, mais cela ne les incite pas à se faire vacciner pour autant. 64% disent tout de même que le CST est un moyen de pression efficace et 61% voudraient pouvoir choisir leur vaccin. Evidemment, ils n’ont pas confiance dans le gouvernement même si la moitié pense qu’il fait de son mieux pour gérer la crise.

En fait, les deux études se rejoignent et se complètent. Dans les deux cas, les chercheurs conseillent de passer à une communication positive et surtout cohérente. Il faut aussi une communication spécifique pour les publics que l’on souhaite encore viser. Ces conseils résonnent à l’oreille de Inge Neven, responsable covid-19 à la Cocom. “C’était important d’avoir une évaluation de notre communication et nous voyons que nous sommes sur la bonne voie. Il y a deux choses que nous voulons encore améliorer. Tout d’abord, nous devons donner la parole aux personnes qui comptent pour les citoyens qui ne sont pas vaccinés et ensuite, tous les acteurs qui font la sensibilisation comme les acteurs de la santé ou les acteurs proches comme les ASBL, doivent avoir les informations selon leur rôle auprès de ces personnes.”

Une évaluation du dispositif

Une troisième étude menée par l’UClouvain et l’ULB évalue le dispositif mis en place par la Cocom. Pour les scientifiques, il faut laisser de côté l’approche habituelle par catégorie sociale, économique ou culturelle, car cela risque de transformer un problème d’hésitation vaccinale en opposition à la société. Il faut être dans l’entretien, prendre le temps d’expliquer, de répondre aux questions de personnes et les suivre aussi après la vaccination. Les études soulignent également l’importance de la médecine de première ligne qui devrait être encore plus utilisée.

“Il faut que le discours des virologues et des experts continuent de circuler pour aussi informer les professionnels de la santé, mais nous devons utiliser la médecin de première ligne. Les pharmaciens ont un rôle plus grand à jouer puisque 40% des Bruxellois n’ont pas de médecin généraliste.”

La tache de communication de la Cocom pourrait être un peu facilitée avec l’annonce de Frank Vandenbroucke dans une émission de la VRT qui sera diffusée ce soir. Le ministre de la Santé se dit favorable au passage du CST comme nous le connaissons aujourd’hui vers un pass vaccinal. Seuls la vaccination et le certificat de rétablissement seraient valables pour accéder aux restaurants, salles de sport et aux événements.

Pour Inge Neven qui s’est déjà prononcée en faveur de la vaccination obligatoire, c’est une bonne nouvelle. En tout cas la mesure sera sur la table du comité de concertation de demain.

■ Interview d’Inge Neven, responsable Hygiène de la Cocom par Vanessa Lhuillier

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21 décembre 2021 - 12h28
Modifié le 21 décembre 2021 - 12h28