Procès Encro : vingt ans de prison requis contre Abdelmalek A., considéré comme l’un des dirigeants et 4 ans pour un intermédiaire

Abdelmalek A. est celui qui “décide de la répartition de l’argent, recrute des personnes dans le port d’Anvers, donne des instructions, propose des armes à feu à la vente”, a clamé le procureur fédéral lors de son réquisitoire.

Le procureur fédéral a requis mardi devant le tribunal correctionnel de Bruxelles vingt ans d’emprisonnement, 800.000 euros d’amende et une confiscation d’un million d’euros à l’encontre d’Abdelmalek A., l’un des inculpés du dossier Encro, relatif à une vaste organisation criminelle en lien avec le trafic de drogue, mise au jour après le décryptage des messageries Encrochat et Sky ECC. Il a demandé une requalification du prévenu en tant que dirigeant de l’organisation criminelle.

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“Il est en contact avec les expéditeurs et a un contrôle sur les trajets et la marchandise”, a-t-il ajouté pour appuyer sa demande de le considérer comme dirigeant dans cette affaire. Le ministère public a développé plusieurs autres éléments qui permettent de considérer le prévenu comme le propriétaire de trois “téléphones Sky” (des téléphones équipés du logiciel de communication cryptée Sky ECC) : l’évocation d’un nouveau né, le nom de sa compagne, l’enlèvement d’un bracelet électronique, des selfies ou encore une adresse.

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Des photos de pains de drogue et d’argent ont également été retrouvés dans ces téléphones, qui ont par ailleurs été bornés au domicile du prévenu. Ce dernier conteste être le titulaire de ces appareils. Le procureur a par ailleurs évoqué la corruption d’agents pénitentiaires et portuaires par Abdelamalek A., ainsi que la poursuite de trafics sous bracelet électronique. Il a enfin rappelé la présence d’armes, de billets et de papiers d’identité, dont celui de Mohamed T., également cité dans le dossier, lors d’une perquisition au domicile du prévenu.

Quatre ans de prison requis pour un intermédiaire de l’organisation criminelle

Le procureur fédéral Julien Moinil a requis mardi devant le tribunal correctionnel de Bruxelles une peine d’emprisonnement de quatre ans à l’encontre d’Erdal S., l’un des prévenus dans le dossier Encro, relatif à une vaste organisation criminelle en lien avec le trafic de drogue, mise au jour après le décryptage des messageries Encrochat et Sky ECC. Il a également réclamé la confiscation de 12.400 euros, une amende de plusieurs dizaines de milliers d’euros ainsi qu’une interdiction de gestion de société pendant cinq ans.

“Il est clair qu’Erdal S. a été un intermédiaire de l’organisation criminelle”, a tonné Julien Moinil. “Il est notamment allé aux Pays-Bas faire des traductions pour l’organisation. Une somme de 12.400 euros a par ailleurs été à son domicile, une somme qu’il dit prévue pour les jeunes de son club de foot, mais en réalité utilisée pour aider des trafiquants qui vendent de la drogue à des jeunes justement”, a-t-il ajouté. Ces faits représentent une atteinte à la santé publique et au sport, selon le procureur. Également à la tête d’une société de transport, d’un salon de coiffure et d’un café à Schaerbeek, le prévenu encourt une interdiction de gestion de société de cinq ans, selon la réquisition du procureur fédéral. “Les entités morales ont été utilisées pour blanchir l’argent du crime organisé”, a justifié le ministère public

Belga