Grève de 24 heures dans les prisons le 27 janvier après l’attaque du domicile d’un gardien
Les syndicats du personnel pénitentiaire ont introduit un préavis de grève d’une durée de 24 heures qui entre en vigueur à partir du 26 janvier à 22h00, a-t-on appris jeudi. Cette décision fait suite à l’attaque du domicile d’un gardien de la prison de Haren résidant à Grâce-Hollogne, mercredi matin. Son domicile a été visé par un cocktail Molotov.
Ce même gardien avait déjà fait l’objet de menaces en 2024. En outre, trois voitures ont été incendiées sur le parking de la prison de Haren, le 2 janvier dernier. Encore auparavant, le 23 novembre dernier, en province de Limbourg, à Heers, la voiture d’un gardien avait aussi été incendiée, avec une lettre de menace envers la compagne de ce dernier.
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“En un mois, trois incendies criminels (véhicules et maintenant au domicile d’un membre du personnel) ont été recensés et il est grand temps de mettre un terme à cette forme de terreur à l’encontre du personnel pénitentiaire!”, souligne la CGSP AMiO.
Les syndicats souhaitent que “le ministre de la Justice, en collaboration avec son homologue de l’Intérieur et le pouvoir judiciaire, travaille à une approche urgente et multidisciplinaire visant à permettre au personnel pénitentiaire de travailler dans des conditions sûres au travail, mais aussi à leur donner un sentiment de sécurité en dehors du travail.”
Même si l’administration pénitentiaire et le parquet ne se sont pas prononcés sur un lien entre l’attaque de mercredi et la profession de la personne visée, Claudine Coupienne, déléguée CSC en charge de la Justice, ne croit pas au hasard “vu la récurrence des attaques”. “Le fait que l’on puisse identifier le personnel pénitentiaire sur le terrain grâce aux nominettes qui mentionnent nom et prénom met à mal sa sécurité”, estime la syndicaliste. “Cela fait des années que nous demandons une plus grande anonymisation des agents, notamment en ne mentionnant que leur nom de famille. On nous répond que c’est impossible alors que les brigades d’intervention spéciale de la police travaillent sans nominette.”
De façon globale, les syndicats déplorent les conditions de travail des agents pénitentiaires, dans des établissements surchargés où certains détenus dorment parfois sur des matelas à même le sol ou dans des cachots qui ne sont pas prévus à cet effet. “On fonctionne en situation d’urgence en permanence, dans des conditions terribles”, déplore Claudine Coupienne. “Si les agents doivent commencer à subir des agressions en dehors de leur lieu de travail et vivre avec un stress permanent, cela devient difficile à gérer.”
Belga