Près de 100 jeunes délinquants laissés en liberté faute de places en IPPJ

Près de 100 jeunes délinquants sont actuellement en liberté par manque de place dans une institution publique de protection de la jeunesse (IPPJ), écrit vendredi La Dernière Heure.

La ministre de l’Aide à la jeunesse en Fédération Wallonie-Bruxelles, Valérie Lescrenier (Les Engagés), confirme qu’il y a “entre 80 et une centaine de jeunes qui sont sur liste d’attente pour un placement à long terme” dans une telle institution. Ces jeunes ont commis des infractions diverses : braquages, viols, trafic de drogue ou encore de vols à main armée. Ils devraient être placés en centre fermé, mais, faute de place, ils restent en liberté.

■ Explications d’Emilie Vanhemelen dans Bonjour Bruxelles

Certains jeunes sont placés en IPPJ, alors qu’ils ne devraient pas. On parle d’enfants ayant des vulnérabilités, comme des troubles psychiatriques profonds. Faute de place dans une structure plus adaptée, l’enfant est placé en IPPJ, menant aussi à une saturation de ces institutions.

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Les magistrats tirent la sonnette d’alarme à la suite de l’agression d’un juge de la jeunesse survenue mardi au sein du bâtiment Portalis, qui regroupe le parquet de Bruxelles et les tribunaux de la jeunesse. Un jeune délinquant âgé de 16 ans comparaissait en présence de responsables de l’IPPJ fermée dans laquelle il était placé. À la fin de l’entretien, le juge a confirmé son placement et le jeune a alors disjoncté. Il a tenté de frapper à plusieurs reprises le juge de la jeunesse en essayant de lui cracher au visage. Les policiers, situés à l’extérieur du bureau pour garantir la confidentialité de l’entretien, sont intervenus pour maîtriser le jeune qui a été raccompagné au centre fermé. Les policiers ont dressé un PV qui a été transmis au parquet du procureur du Roi.

La capacité des IPPJ en FWB est actuellement de 245 places, régimes ouvert et fermé confondus. Le taux de saturation est de plus de 40%.

Interrogée, la ministre Lescrenier assure que “des alternatives à l’IPPJ existent” et vont être renforcées pour accompagner les jeunes délinquants vers la réinsertion, comme des équipes mobiles d’accompagnement ou les services d’actions restauratrices et éducatives, les SARE, qui sensibilisent notamment ces jeunes aux conséquences de leurs actes.

Une IPPJ à Forest

Il n’y a actuellement pas d’IPPJ en Région bruxelloise. Les plus proches sont situées à Wauthier-Braine et Braine-le-Comte, mais une IPPJ s’apprête à voir le jour à Forest, dans l’ancien internat Victor Horta. L’octroi des permis a pris du temps. L’idée est dans les cartons depuis plus de 10 ans. Mais désormais le chantier est lancé. L’IPPJ devrait ouvrir ses portes en 2027 pour accueillir une trentaine de jeunes.

avec Belga